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voyage en avion


Joailes

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Partir, c’est mourir un peu, quelqu’Un l'a dit. 
Partir en avion, ça décolle le cœur.
Je sens bien que je traverse le ciel, comme les autres gens pressés, ça y est je suis rentrée dans le système cockpit, le temps est compté, on gagne du temps sur le voyage pour différentes raisons … 
 Je perturbe les nuages, les oiseaux et sans doute bien d’autres âmes dont c’est le territoire. 
Je me sens presque fautive. 
J’aime tant mon vélo ! Il aime caracoler dans les chemins et n’hésite pas à s’arrêter (surtout dans les côtes) pour respirer un brin de thym ! 

Je suis toute petite, assise sur mon siège, je suis propulsée entre ciel et mer,  mon cœur a tenu le choc, c’est déjà ça. 
Vitesse de croisière : sept cents kilomètres heure pour le moins.
Moi qui ne prends jamais l’autoroute pour ne pas dépasser le trente, dans ma deux chevaux … pour respirer sur les petites nationales, (surtout la sept),  un brin de lavande ou de thym, manger un croque-monsieur-salade-frites chez un « routier » où la tendresse est plus présente qu’au dernier repas de famille  chez Tante Agathe, je suis dépassée. 
Je ferme un peu les yeux, les ouvre aussitôt, le spectacle vaut le détour ! 
En bas, toutes mes maisons de poupées sont là, mes rêves s’échappent des portes et des fenêtres, je les vois se disperser, j’aperçois un mouchoir qui s’agite pour me dire au-revoir ;  je ne peux ouvrir le hublot pour les prendre dans mes bras, trop tard, je suis déjà trop haut. 
Dans l’opacité totale j’écarquille les yeux, je ne vois plus rien et puis soudain … c’est la mer, la lumière. 
J’ai peur de la colère du ciel dérangé dans son silence, mais il me pardonne encore cette fois-ci. 

Nous venons d’atterrir. 

J’ai encore à écrire. 
Je viens de partir.  
De mourir. 
Et je revis. 

L’oiseau m’a prêté sa plume
Il a chanté sur mon sommeil.

(J.E. Carnets de voyages - mai 2019) 

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