Partager Posté(e) 7 août 2018 Mon chanteur est mort, Il fréquentait la folie. Je l’entends encore Quand ses mots n’étaient que cris. Du bleu sous les yeux, Un peu de gris sur les joues, Il semblait déjà vieux, Il était absent de nous. Il se disait Beaudelaire Et se sentait Rimbaud, Mais d’Antonin Artaud Il avait davantage l’air. Du vinaigre de la vie, Il tirait des liqueurs. Il transformait la lie Pour créer du bonheur. La voix fêlée par la brume Des bistrots de ses nuits, Il chantait la poésie Du tranchant de sa plume. Comme un nid à l’automne Au milieu des branches nues, Lentement il est venu Sur ma route monotone. Le vent soufflait dans ma tête, Balayant mes désirs. Le désespoir était ma quête, Je me vautrais dans les soupirs. Dans le gris, la noirceur, Une icône, une image Pour peindre de rêve les cœurs, Était son beau visage. Il n’était pas résigné, Et pour ça je l’aimais. J’aimais ce qu’il était Et j’étais, car je l’aimais. Il ne vivait pas sa vie, Il la trouvait banale. Il vivait toutes les vies Jusqu’à se faire mal. Il nageait près de la mort Et jouait à la défier. Il s’approchait du bord De l’enfer des paumés. Mon chanteur est mort, Il fréquentait la folie. Je l’entends encore Quand ses mots n’étaient que cris. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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