Partager Posté(e) 13 mai 2019 A quoi bon espérer longtemps, La pluie congédie l'astre pur, Le muguet se fane en quittant Un herbier en larmes d'azur. L'eau ruisselle et emporte tout, Sur sa traînée, les seuls insectes Innocemment sortis des trous Surpris dans l'injuste collecte Que mes songes, noyés, rejoignent Vers des fissures désolées, Et l'acide silence empoigne L'élan d'un parfum avorté. Éphémère déconvenue, Un petit vent se rembrunit, Mon âme se perd dans les nues Portant la pâleur de l'ennui. Provisoire mais douloureuse Cité de disgrâce et de ruines Où la joie en nausée, lâcheuse, Glace mes os comme la bruine. Il pleut en couleurs asthmatiques. Le pré, comme un lourd estomac, Est las de voir tant de coliques Blafardes, de regrets ingrats. A présent, le soleil revient, Et je ne vois plus qu'un visage... Quand se séparent deux nuages, Mon rosier fleurira pour rien. Les troncs des chênes sont si noirs, La terre est toute retournée, Vacante pour les cœurs lésés, Pour celui qu'on a laissé choir. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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