Partager Posté(e) 7 mai 2019 (modifié) Je regardais Esprits Criminels Sur TF1 à la télévision. L'épisode, ce soir de Noël, Inédit, nouvelle saison, Traitait d'un rimailleur pépère. On l'appellera le tire-vers — Pour préserver son anonymat— Qui assassinait en série, Devinez quoi ? La poésie. Ce salopard Se foutait des rimes hasardeuses Comme de sa première vareuse ! Il vouait Vaugelas au bazar. Les hémistiches, Même à la triche, Il s'en tamponnait le coquillard ! Moi, qui avais tout lu Boileau, Et ne buvais pas que de l'eau, Je puais des pieds* Comme à un vrai poète, il sied. J'en restais donc sans voix Qu'on pût commettre en toute impunité De telles insanités Au regard de la loi. Je suis agent au FBI — Profileur poétique à Quantico — Je mettrai ce balourd sur la paille D'un cachot ! Car j'aurai sa peau, Bavant son flow, En flagrant délit De crime contre la poésie. Depuis, il croupit, le gars, Derrière les barreaux d'une prison d'État, Dans une cellule atrabilaire Où il peut cracher de sa plume les glaires Contre ce qu'il y a de plus fameux, Excusez-moi du peu : Des poèmes sur les murs — Murmure d'amur — Que son prédécesseur chinois en taule Avait calligraphiés au médius Sur le premier môle D'un dernier opus. C'est dur pour un petit pauvre type empaffé De rester entre quatre murs graffés D'alexandrins d'Alexandrie Par un Pékin de Chinatown, Paris, Extradé en prison à La Santé Par la France, Voie lactée ; D'attendre qu'en sa vieillerie Passe le temps des aminches Dans un mélo-méli** De souvenirs d'une vie À son hémistiche Et sans réelle poésie. Il bouge plus d'un poiluche, Il est mort, le faux poète ! Et si son âme ne valait pas tripette, À Machin ou à Trucmuche, Elle doit désormais errer Dans les limbes Ou dans les nimbes De la prison de La Santé. * Léo Ferré : Un poète ça sent des pieds (Le Chien) ** Licence poétique Modifié 7 mai 2019 par Marc Hiver 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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