Partager Posté(e) 4 mai 2019 Aviss à la populace ! « Le café de René devient le pub de Renée dès lundi grande soirée d'ouverture ! » hurle le perroquet hirsute, complètement dépressif réduit en boîte à musique remonté une dernière fois qui s'extasierait encore sur un oiseau qui parle ? Un vieil oiseau, de surcroît ! Le boulevard s'éveille dans le bruit des poubelles et dans les oreilles de René, le cafetier il est cinq heures c'est prouvé, ça ne se passe pas à Paris, donc tout s'éveille et sans Dutronc . le coq bat des cils et secoue ses ailes il ne réveille plus personne, même pas lui. Il n'est plus dupe il vomit son dernier cocorico à mille lieues de sa ferme dans la cacophonie des réveils il y a un faible écho Renée n'arrête pas de renifler René ne sait pas si elle est enrhumée ou allergique à ses coups de trique Alors que le dernier réverbère s'éteint le percolateur vrombit déjà depuis une heure avec de petits jets de vapeur René en a déjà bu plusieurs tandis que Renée a ses langueurs Le vin blanc est au frais Renée prend place derrière la caisse la journée peut commencer une dernière fois, comme si de rien n'était. René réveille son vieux perroquet qui crie à qui veut l'entendre, avec sa voix à pierre fendre : « venez tous chez René le café a coulé, il faut le boirrrrrre ! » Dimanche soir, je sais, personne ne va me croire, je suis passée devant j'ai nettement entendu le perroquet et le coq lâcher leurs derniers cris je les ai vus quitter le navire tandis que René les regardait en buvant un café il leur a dit « encore deux affaires à régler et j'arrive » Il a embrassé Renée dans ses rêves de néon a caressé encore une nuit ses bas nylon un bel au-revoir plein de tendresse un tatouage éternel sur la peau des fesses Il se sentait léger, René, libéré ! Le boulevard avait trop changé avec le coq et le vieux perroquet retapés sur une île au milieu des caféiers, il a ouvert le café de René. Son meilleur client, Robinson venait tous les vendredis … Quand j'ai reçu sa carte postale de par-delà les océans je n'y ai pas cru moi non plus ! Et pourtant … cette fois-ci, je n'ai pas rêvé. Dans l'enveloppe il y avait un billet aller pour le café de René. Sans réfléchir, j'y vais. (J.E. Petites histoires ordinaires – mai 2019) 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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