Connecté Partager Posté(e) 3 mai 2019 On a marché longtemps sur les collines on avait décidé que pour s'aimer il fallait se piquer d'abord aux églantines, après on verrait bien. Tu avais un short rouge et moi une jupe noire, je me souviens de l'herbe haute dans la brise des étés languissants et des ronces cachées qui flagellaient nos genoux, de nos peaux si blanches dans le halo de la lune comme des feux follets dans le parfum des mûres nos lèvres ont saigné ensemble il y avait aussi des roses, je croyais que c'était toi qui les avait plantées pour moi toi, tu croyais que c'était moi ce fut notre première morsure ô toutes ces piqûres sur nos jambes avides de voyages et de chemins sauvages dans le silence des orties on a marché longtemps sans piétiner nos rêves. On faisait bien attention où on mettait les pieds on avait peur déjà, du chemin qui s'achève trop de bonheur il faut le payer Cent ans, déjà ? Je te vois, somnolant parmi les roses il reste quelques mûres aux haies du souvenir, aux commissures de nos lèvres dans l'écho de nos soupirs comme du sang séché sur nos colliers On a bravé toutes les épines sauf celles de la herse. Elle t'a bouffé, la garce en grignotant ton corps et m'a volé ton sang je marche encore sur les collines dans ma jupe noire déchirée jusqu'à ton short rouge et tes yeux fermés le chemin est rasé il n'y a plus d'églantines, ni de mûres juste une rose, une rose rouge rouge sang presque noire la dernière épine s'est plantée dans mon cœur jusqu'à la dernière goutte. Mille ans, déjà ? Tu n'as pas changé … Viens … on peut aller maintenant sur le sable blanc. Regarde : on peut marcher pieds nus … Viens donc danser ! (J.E. Petites histoires ordinaires -) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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