Administrateur Partager Posté(e) 28 avril 2019 Je reviens des rivages de l’oubli. J’ai couru sur l’étendue de sable humidifiée par la langue langoureuse de l’océan. Il n’y avait personne d’autre sur la plage, juste quelques cadavres d’albatros ici et là. Mon corps nu s’offrait aux caresses du vent. Je me suis assis sur les dunes. Je me sentais si las. À force d’avoir trop prié dans le vide, mon âme était en lambeaux. J’ai invoqué la Vierge mais elle avait dû se perdre dans les plis de ses voiles comme le ferait une musulmane. Quel paradoxe… J’ai murmuré le prénom du fils de Dieu mais il est sans doute resté cloué sur la croix mortifère du mont Golgotha. Quelle imposture… J’ai cherché Mahomet et Jésus devant le mur des Lamentations de la grande Jérusalem. Je n’ai trouvé que les plaintes monotones des siècles éventrés. J’ai lu à m’en écorcher les yeux le quatuor des Évangiles. J’ai ouvert le Coran, me blessant le regard sur des sourates assassines. J’ai feuilleté le Talmud pour n’y trouver que myopie. J’ai échappé de peu à la cécité qu’offrent les religions Certes, mon âme est en lambeaux. Certes, je pleure ce Dieu qui m’échappe. Mais sur les rivages de l’oubli, je laisse derrière moi ces croyances formolées. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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