Partager Posté(e) 26 avril 2019 C’est un petit hameau, l’herbe sur le bas côté est humide, La rosée du matin s’offre le luxe de prolonger son effet grandiose, transparence des gouttelettes sur le tapis pâle de l’automne Saison qui ne s’arrête, grise et pluvieuse La terre des champs, brune, est détrempée Les récupérateurs d’eau boivent goulument à même le ciel Les trombes d’eau claire Contraste avec la noirceur du plafond de la maisonnette qui la rend minuscule Une lumière jaune émane de la cloison fine de la cuisine, des cris montent de la maison d’à côté, Décidemment personne n’est en sécurité dans ce hameau déserté Les chiens aboient, les gouttières n’en finissent plus de dégueuler Leur furieuse bile Les petits pieds du marmot pendent sur la froide cloison de l’établi vieux de trente ans, encombré de ferraille, l’enfant attend Que s’achève la sinistre besogne, Toute poule condamnée aura la tête tranchée, la cavité orbitale du complice aux longues oreilles pisse le sang dru et noir du sacrifice animal On n’en réchappe pas de cette vie de ferme La pluie redouble d’effort Les mots, la bile, le désaveu, tout est bien planqué au fond de l’estomac du tout petit, rien n’atteint la barrière des lèvres gercées par le froid humide qui sévit Fait son œuvre Toujours ce même sentiment que la corvée s’étire, la dureté perdure Plaque au sol Tire de la rêverie, pas le temps pour fantasmer, chercher, comprendre, il faut Faire, obéir, être là, avoir froid Tranquillement l’enfant sent se dégager de lui cette forme de révolte qui le fait tout entier et le tient vivant Les chiens aboient les petits qui ne grandiront pas, on écoute le cri faible de la brouette poussée par l’homme de la ferme dans le chemin, sur les cailloux anthracite de l’allée, La pluie s’apaise L’enfance s’en est allée 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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