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Et puis la route


Thierry Demercastel

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Et puis la route traîne sa besogne
Dans un vaste cri désespéré,
Et le temps mêle d’austères visages
Dans les ombres défaites,
Me rendant aveugle et puis sourd.
A ces nuits, inspirées par l’adieu,
Qui vont clamant nos désespérances,
Je parcours d’obscures contrées
Sur les parvis foulés par nos espérances.
Accablé puis fourbu de tant de défaites,
Je cherche mon sang, qui en la nuit se fige
Aux rumeurs anciennes et évanouies,
Ce gouffre aimanté à ma conscience.
Je sens l’appel indicible du vide
Et ce vertige qui traîne en ma poitrine
Comme un feu ardent qui me consume.
La route traîne sa besogne
Et la clarté du jour porte le mensonge,
Dans ses traits meurent les soupirs
Et ce parfum mystérieux qu’est la vie.
Dans le regard effaré des certitudes
Où se lamentent les douleurs éphémères,
Il n’est qu’un songe qui porte l’aveu,
Celui du néant enfanté par la mort.
La route traîne sa besogne
Et mes pas se font un peu plus solitaires.
L’assaut du temps romps  peu à peu ma chair
Et les miroirs évadés du passé
Me font un signe se voilant peu à peu.
Oh ! diffuse lumière, où t’endors tu, 
Quel est ce sommeil si vigoureux
Qui emporte aux nuits d’immenses chagrins.


 

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