Partager Posté(e) 22 avril 2019 (modifié) Il m'a dit veux-tu vivre avec moi sur une galère ? Sans réfléchir, le cœur aussitôt emballé, j'ai dit oui ! Ô Vivre sur la mer !! j'ai rapidement fait mon baluchon et je l'ai suivi, par le pouvoir d'un mot . J'avais emporté mon dictionnaire mais j'ai vérifié trop tard. Sa galère était sur la terre quelques mètres carrés qui sentaient la marée certes, mais la mer était si loin. J'ai échangé mon baluchon au premier cerf-volant de l'aube quand jouent encore les violons dans le pli des robes. … Vogue la galère ! Je suis retournée chez grand-mère respirer ses cheveux mauves ses confitures d'orange amère et lire ses poèmes qui sauvent Grand-mère, mère- grand, sans questions a de petites boîtes avec toutes les réponses avec la laine des moutons, elle m'a tricoté un nouveau baluchon. Elle m'aimait tant qu'elle me faisait valser en défaisant mes ficelles au milieu de ses dentelles blanches d'ombre pour ne pas que je m'encombre, elle absorbait mes larmes pour les mettre dans ses yeux. Quand Il est revenu, elle m'a dit : « fonce » ! Et il m'a fait prisonnière de sa galère j'avais mis les voiles, il m'a ramenée sur terre. Ô vivre sur la terre près du petit débarcadère avec lui ! Grand-mère qui es au ciel, garde mes rêves engloutis. Peux pas aller chez toi, maintenant me lover dans ton peignoir lavande je suis trop grande, c'est interdit. Alors, je t'écris. Dans notre studio, à l'entresol j'ai mis des posters sur tous les murs tu avais raison, d'une lucarne on peut faire des portes-fenêtres. J'ai mis des sachets de lavande partout, des flacons mystérieux, mystiques, tu avais raison, d'une fragrance on peut oublier les odeurs d'égouts. Pour le bruit, je suis sur écouteurs et j'écoute ces valses de Vienne autant que je m'en souvienne elles me faisaient peur. Tu avais encore raison, avec des sons on peut oublier le bruit. C'est une mouette, un matin, sortie d'un poster, qui a posé son aile sur ma main, je crois que c'est toi, grand-mère qui m'a élevée dans tes dentelles pour me montrer toujours le ciel qui m'as enlevée. Maintenant je suis bien mais j'ai perdu mon baluchon. Si tu pouvais … tu tricotes encore ? envoie-moi un message privé je pense à toi en mangeant mes oranges amères. Et vogue la galère ! (J.E. Avril 2019) Modifié 22 avril 2019 par Joailes 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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