Partager Posté(e) 19 avril 2019 Un van tout gris repeint aux pinceaux avec des fleurs partout de bas en haut et ce drapeau qui disait, tout fier, faites l'amour pas la guerre. Un van rose au milieu des champs de blé dans les couchers de soleil avec ses petits rideaux jamais tirés, qui devenaient rouges les soirs de veille, un van qui avançait sans rien demander cahotant sur les routes au gré des amours, au trot, au pas, souvent à l'arrêt, passait incognito dans les champs de coquelicots. Et la route, ce beau ruban bleu qui n'en finit jamais. Ces soirs autour des feux, et ces chants d'horizons mêlés … Un van, transformé en caravane pour abriter les amis de passage a fini par tomber en panne fatigué de ses voyages. On ressemblait à des hippies presque nus, en savates. Avec nos économies on s'est payé des costumes cravates. On est entrés dans le système et puis les guerres on ne s'est plus dit je t'aime le van a fini bunker. Quand même, un soir de mai j'ai fait du stop sur l'autoroute un triporteur est arrivé pour emporter mes doutes. Du siège éjectable, j'ai rebondi dans les champs où l'herbe était si haute qu'elle avalait la ville on pouvait faire l'amour, tranquilles. Au bout du chemin j'ai retrouvé le van. Toujours le même … fané, rouillé, toujours coloré de ses je t'aime et de ses parfums d'éternité. J'ai caressé toutes ses fleurs, sur sa carcasse délavée. Les souvenirs se sont envolés. Sur ses roues crevées, il y avait du muguet. (J.E. Avril 2019) 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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