Partager Posté(e) 5 août 2018 ( Voici un pastiche assez clairement assumé : vous n'aurez aucun mal, je pense à en identifier la victime, à laquelle on aime encore, de nos jours, à se désaltérer... ) J’ai ouï dire, de certain rat, Qu’en l’éternelle guerre D’avec les chats, Armistice naguère Vint clore le combat. Ce fut liesse ma chère Chez gente souricière. L’une fit des manières Et réclama l’édit : Céans, procédurière Etait, à ce qu’on dit. On moquait la grégaire, Méfiante, et c’est ainsi Que les autres vaquèrent, Délivrées de soucis. Adieu morne disette, Plus besoin de cachettes ! Nulles griffes à craindre : On pouvait tout enfreindre… Peuple trotte menu Prépare son menu Au festin des agapes, Au banquet des satrapes ! On se promet, ventrues, Au grenier parvenues, De régner en plein jour Au grignotant séjour. Mais, lissant ses sourcils Des savants codicilles, Magistrate velue, Tous ses articles lus, La souris judiciaire Leur fit ce commentaire : « Nulle part je ne vois, En ce texte de loi Qu’on donne aux souricettes Crédit de ces requêtes ! Rates ne sommes donc, consœurs, Prenons garde au félin, Prenons garde au chasseur, Grippeminauds malins, Greffiers et mistigris : Patte-pelu ce malappris Reste à jamais notre ennemi Folle qui croit s’en faire ami ! » On rit au nez de la commère, ( On fleurait trop la bonne chère ), Huée, retourna fort marrie En sa retraite, en son abri. Or, le congrès des chats Débattait, ce soir là, En mansarde ici bas, En la resserre aux grains, Où le peuple rongeur En un bel apparat Parut, plein de vivats. Le cortège frémit À voir ce comité Plein de solennité Doctement réuni. Secrétaire des chats, Parmi les plus matois Demanda ce pourquoi On faisait tant de bruit. Souris grise, des plus hardies Se réclamant d’un bel écrit Parla de paix, le cœur épris. Maître matou, galant, Goûta fort poliment Ce discours excellent, Se léchant les babines - Ce dont plus d’une mélusine, Un frisson parcourant l’échine, Conçu un funeste présage. Un vieux chat de gouttière Rusé plutôt que sage, Après cette entrée en matière, Tel un Ponce Pilate Demanda à la diplomate : « De quelle race rate Etes vous je vous prie ? » Ceci fut signe du carnage. Une seule l’avait compris, Qui réchappa à cette rage Et narre à présent ce récit. Les crocs qui règnent ici-bas, De beaux serments et belles lois, Pour nos malheurs, se font un droit. juillet 2011 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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