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Je meurs


Thierry Demercastel

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Je meurs sans cesse dans un dédale de mensonges, ces rives aux parois glissantes où vous êtes retourné pour d’autres levants, et moi vêtu de mes chimères, j’assoiffe ma mort à lui faire croire que je l’aime, à lui faire croire qu’à cette brune au teint si sévère,  je lui prendrai ses lèvres. Alors, ivre des heures qui se défont au tictac infernal des horloges, comme un mendiant  sage, je me suis mis à peindre en mon imaginaire des mers étranges, bercées par des chants mystérieux, des amours infinis où les corps en un duel sans cesse renouvelé, s’évanouissent chair contre chair. J’ai peint des lustres aux nuits prudes pour qu’elles s’illuminent d’amour dans les vergers secret du futur. J’ai peint  le chant de la vague, pour oublier tous ces sanglots. J’ai peint ton miroir à la lumière d’un abat-jour, mon éternelle aimée, pour que ne cesse le jour.

Mais je meurs en ce chemin creux qui me regarde, plein d’indifférence, je meurs à force d’être cet autre de moi-même, cet étranger forçant ma porte, et venir mélancolique  en tout mon être. je meurs des absences, d’un abandon, de ce cri que fut ma naissance, de ce duel incessant de la nuit et du jour, je meurs des sanglots d’une rose qui m’avait souri, je meurs de la prime jeunesse d’un printemps que des vents assassinent, je meurs du jour adolescent  qui vient habillé de ses cendres,  de cette pluie tiède, sur ton visage ,comme mille larmes, je meurs de vos voix en-allées sur l’ourlet grave de mes nuit blanches. Je meurs sur ton front, mon petit, et mes lèvres se meurtrissent de te livrer à ce monde égoïste, et moi de partir. Je meurs au soleil insolent, de ce vent capricieux si bavard qu’il éveille le songe, je meurs sur ta bouche, tes reins, dans le jour indifférent qui n’a que faire de nous, je meurs  au front sans teint de l’ennui, de sa terrible chute dans la mémoire, je meurs dans les soupirs étonnés des amours clandestines, je meurs du murmure des amants naufragés, de leurs yeux tristes où je me suis perdu, je meurs, pauvre poète et c’est l’oubli qui fait son lit, je meurs et le temps se fissure déjà entre nos mains ,je meurs, et toi la mort, mon inconnue, que me prendras tu encore, vois-tu il me reste une larme, elle est prisonnière de mon cœur, elle est celle de la dernière heure, elle est joie et délivrance, elle est amour, ma consolation.

 

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