Partager Posté(e) 8 avril 2019 Au rouge horizon des luzernes lointaines, la sorcière de la nuit a jeté son balai elle pique des étoiles à la voie lactée pour réparer ses vieilles mitaines. Sous le tilleul, les rêves somnolent. La fontaine grise aux larmes bleues accueille l'astre de midi dégoulinant de sang, d'oranges amères, de visions éphémères et de philtres d'or … Les luzernes se rapprochent ; dans les champs, les fées sont éveillées elles ont des bises plein les poches et cherchent de preux chevaliers. Le désir s'empare des ailes des libellules bleues, colorant les fontaines grises ; les jolis duos d'abeilles chantent dans le miel des silences. La brume s'échappe, emportant les spleens dans des volutes curieuses. Un arbre étêté s'éveille aux cordes d'une viole, tout ébouriffés, on dirait qu'ils s'envolent. Les chemins d'indifférence trop fréquentés sont saturés de pas pesants et las là, le printemps n'arrivera pas. Ô viens, je t'en prie et suis-moi … sois moi, pour une fois ! Allons-nous perdre plus loin que nulle part il faut apprivoiser la crainte tombée des sommets de désirs les mains chargées de nos poids plumes, allons cueillir les caresses entre nos doigts timides et tremblants nos corps nus, papillons de luzernes vibrent déjà sur les flaques douces qui n'attendent que nous. Je serai toi, cette fois. Passe devant, je te suis. (J.E. Avril 2019) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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