Partager Posté(e) 4 août 2018 1. « Eh, dis donc camarade, on pousse un peu de bois ? » Tu m’apprenais alors de la reine et du roi Des fous, des cavaliers, les subtiles arcanes ; Quand, lassés des soirées où le parler cancane, Nous nous taisions longtemps dans l’art combinatoire, Les noirs défiant les blancs dans notre tour d’ivoire. Et notre temps courait sur nos traits immobiles Sans bruit contre le buis, rien moins que versatiles. Après la belle, encor, nous causions de Richter De Bach et puis du jazz ; glorifiant Art Tatum Et, sur le piano droit, quand l’humeur t’en prenait Tu jouais Albéniz ou bien Charles Trenet. Je t’admirais alors, j’étais ton factotum Notre amitié coulait, sans l'ombre d'un mystère. 2. Elise vint un jour accrochée à ton bras. Je ne fus point jaloux, lors et nous étions trois ; Elise parlait peu et nous regardait vivre : Quand nous cherchions le pat elle trouvait un livre. Je l’ai vue triste un jour car tu tentais l’esquive Aux projets d’avenirs épandus sur sa rive ; À son désir d’enfant et de sécurité Auxquels tu répondais par un mot : liberté. Je t’ai morigéné, l’échiquier entre nous : « Que crois-tu, qu’attends-tu ; pourquoi faire souffrir ? » Elise m’embrassa un jour, disant « Merci Sans toi eut-il osé décider de nos vies ? »Je vis que je l’aimais, qu’il me fallait partir, « Echec au roi, pensais-je, et mat au prochain coup… » mars 2008 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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