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soleils fanés


Mohè

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dois-je encore crier au loup dans la bergerie perdre mon souffle ramasser mes éclats

du verre et des soleils fanés 
j’ai dansé si souvent sous un ciel éphémère avalé si souvent le souffle humide de l’angoisse
les mains en serres dans la cage thoracique, serpent et liane 
vais-je encore être secousses et saccades butant sur mes pointillés mes marques noires mes virgules

au fusain remuer la terre m’y perdre m’y enterrer 
j’ouvre grand mes yeux aux refrains du vent, balayée, ainsi tempêtes et rêves de récifs, plages d’arbres et de sable

vais-je encore creuser le cimetière des coquillages crier au ciel mes souvenirs quand j’étais un pélican un bout de bois quand je faisais ce que je voulais dans ma tête même y mourir si je voulais forte comme un orage comme moi contre lui je n’ai pas peur je montre les dents, échevelée, des cernes des bleus sous les ongles se griffer et recracher les médicaments dessiner un monde dans un cahier pages marrons devoir demander la permission pour découper des carreaux de couleurs faire des mosaïques et des fresques sur un bout de table en plastique faire la liste de mes silences me demander combien pèsent mes cheveux je devrais peut-être les couper devenir plus grand-chose peut être un lac gelé où glissent silencieux d’immenses cygnes peut-être juste un soupir et ceux de ma mère que j’entendais derrière la porte de la cuisine

messes basses jointures des mains blanches le café est froid sur la table de la cuisine papa a les marques du souci et de la fatigue peintes en rides sur son front ses joues au coin de ses yeux on ne se parle plus on a peur l’escalier qui grince les voix qui grondent tonnerre trou dans le mur le bruit de la voituree et le 

silence ensuite le vélux ouvert dans une nuit peu importe laquelle il n’y a pas d’été ni d’hiver je ne connais plus le nom des saisons je compte les lumières des voitures sur la RN12 je lis toute la nuit je ne sais plus dormir et l’écran de l’ordinateur ses yeux de l’autre côté je sais que dans la nuit il veille il observe pas de loup dans la bergerie mais dans ma tête il a froissé tous les roseaux j’ai vu des cadavres flottés sur un lac d’eau croupie envié leurs corps gonflés et puis toujours le matin qui débarque vacarme de bruits et de gestes les couloirs qu’on emprunte les regards et les mains qui se pressent couloirs blancs couloirs gris lycée hôpital rues ivres et yeux hagards des joints à la sortie du bus avec les copains sur les canapés défoncés les discussions que l’on a surtout celles que l’on n’a pas maquiller ses joues de rires acides prendre sa pilule comme tout le monde pas parler des failles celles qui viennent te tirer qui t’amadouent petites douleurs chéries et puis reviens le soleil 
et puis reviens le soleil 
et parfois j’arrive à pleurer 
à en parler

Modifié par Mohè
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