Partager Posté(e) 1 avril 2019 (modifié) Une bergeronnette grise, Par l'hiver affamée, Toqua du bec contre la frise Ornant ma fenêtre fermée... ...Moi, qu'un granite attend au beau milieu des ifs Quand j'aurai épuisé tous mes soins palliatifs ! Faisant basculer le châssis vitré, Mes amis, venus me visiter, Disposèrent un peu de beurre sur le rebord Pour que le passereau picorât sans effort. Au fait, de quoi tu meurs ? M'interrogea Roland, sans ménager ma peur. Bernadette le corrigea : C'est intime, ces choses-là. Un peu plus de tact, s'il te plaît. Alors je les rassurai. Je me fiche des couronnes et des fleurs, Et d'ailleurs, je vous le demande : Sait-on vraiment de quoi l'on meurt ? La bergeronnette, ayant dévoré l'offrande, Regardait mes deux amis, Interdits, au hasard de leur vie.L'oiselle, se plaçant de travers, Risqua des sautillements qui la transportèrent De l'intérieur de la fenêtre entrebâillée Pour se risquer à voleter Jusqu'au coin de la table de lit Où mon corps s'était amolli. La bergeronnette but l'eau Qu'on lui tendit dans une coupe. Afin d'évaluer l'éventuelle entourloupe, Elle entama une sorte de danse, À moins qu'il ne s'agît des prémices d'une transe. Si ma mort se rebelle, Pourquoi ne pas en rêver de plus belle ? D'un flot se brisant sur l'écueil, — À l'éclat dérisoire de nos rires — Il ne faut pas en faire son deuil De ces mots qu'on s'invente et aident à partir. Fuyant ces mécréants, l'oiselle s'envola. Une autre tasse de café ? La dernière, car m'a-t-on dit là-bas, La faux me moissonna, m'empêchant d'y goûter ! Modifié 1 avril 2019 par Marchiver 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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