Partager Posté(e) 2 août 2018 (modifié) Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, encore naïf et débutant, j’adorais jouer avec les sacs en plastique - je ne savais pas qu'ils étaient mortels pour la mer - Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés. À cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque bretonne. Mon père, ce vieil ouragan, s'était envolé avec une marchande de vol au vent qui nous l'avait volé. C'est Alizé, notre cousine, qui nous avait accueillis chez elle. Elle habitait dans un phare, giflé en tous temps par le ponant et distribuait des coupe-vent aux passants. Quel bonheur pour moi, lorsqu'en me faisant la bise, elle m'offrit une toute petite chambre, avec un grand pare-brise donnant sur l'océan ! Je lâchais mes sacs plastique en riant au noroît, et autan les emporta comme des ballons de couleur ... J'étais heureux. Plus encore qu'il n'était permis de l'être, dans un monde où le zéphyr est de plus en plus rare ... J'ai connu des mistrals gagnants, des bizarres blizzards et quelques foehns réservés aux jeunes Je vivais au gré des vents et, si un jour un souffle inconnu m'emporta, sans vouloir me venter, sachez que là où je suis ... je suis bien ; quelque part entre le simoun et le sirocco ... A tous, je souhaite bon vent ! Modifié 2 août 2018 par joailes Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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