Partager Posté(e) 13 mars 2019 Les joues glacées, tous les matins Elle se réveille avec la pluie Cachée sous ses draps de satin Elle se presse d'oublier les rêves de la nuit Déjà sa vieille horloge la houspille Elle file dehors sur ses jambes trop fines Poursuivie par son ombre, elle vacille Mouillant sur les pavés ses chaussons de ballerine Ses doutes l'étreignent et l'accueillent dans l'antre Du cirque dont elle est la plus belle étoile Pour calmer les papillons de son ventre Elle s'évade alors en pensée, ses yeux se voilent Elle passe en silence, près des clowns ridicules Près des cages où les fauves meurent lentement d'ennui Elle sait qu'elle n'reviendra pas si elle recule Alors, ses doux yeux clos, son chemin elle poursuit Elle hésite devant l'échelle comme devant l'échafaud Puis grimpe rejoindre les anges Et elle se recroqueville sous les ailes de son dos Elle attend, elle s'endort, le public la dérange Et quand elle imagine toutes ces vies inconnues Son coeur s'emballe un peu, elle frissonne Elle se penche un peu trop, éclate d'un rire aigu Sous le chapiteau, pour elle, il n'y a personne Les musiques, les lumières et les tours qui s'enchaînent Elle a peur, comme tous les soirs, elle se résigne Elle se lève, elle salue d'une main incertaine Un soupir, elle est prête pour son chant du cygne Tout se tait, tout s'éteint Sans plus réfléchir elle s'élance Sur la corde raide elle se tient Au dessus du vide, elle danse Elle virevolte, elle se rit de la gravité, de l'orage Dont toutes les larmes lui gèlent le coeur Ses yeux brillent d'espoir ou de rage : Elle est aveugle sous les projecteurs Son grand final, l'instant sublime Sous le charme même le temps s'arrête La courbe d'une arabesque, elle s'abîme Tout se brise, et c'est trop tard qu'elle regrette. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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