Partager Posté(e) 10 mars 2019 Le ciel ouvre ses fenêtres, Tous les nuages s'affolent, Les arbres foulent leur sceptre Et les fumées batifolent; C'est qu'il est né d'un tapage Au téton de la colline, Il frémit son pucelage, Prend nourrice la ravine, Le vent. Empressé, front éperdu, Il s'élance sans pareil D'un sommet pelé, battu, Par les fléaux du soleil; Ergots de soie dans l'azur, Mille essaims de baisers suivent Cette immense chevelure Emmêlée sur tout qui-vive, Le vent. Il polit souffles et rêves, Effile et frise les ombres, C'est en chantant qu'il achève Son exil dans les décombres; Doux feuillages miroitants, Il pleut des lèvres rieuses, Baies folâtrées du manant, Que de feuilles querelleuses Au vent. Ô vent! Rafle des haleines! Des griffons ivres et fous Mêlent leur raffut sans gêne Au caustique du coucou; L'air bataillé de rubans, Des nuées d'âmes postales Étreignent les cerfs-volants, Tohu-bohu de pétales Au vent. C'est mai à cloche-parfum, Le bois s'émeut de ses violes, L'allée court après quelqu'un, Un voleur, foulée de fiole, Fugitif depuis toujours, Fol escrimeur de violettes, Quand les cotillons du jour Vont valser au val musette Du vent. S'aimer au vent farfadet, Fouisseur de frais sentiments, Se faire les fées inhalées, Accueillir son déploiement; Et mon cou en embuscade Cueille ses colliers siffleurs, Fifre et nez cherchent l'escadre Des seins couvés par les fleurs Du vent! 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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