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Le vent


Frédéric Cogno

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Le ciel ouvre ses fenêtres,

Tous les nuages s'affolent,

Les arbres foulent leur sceptre

Et les fumées batifolent;

C'est qu'il est né d'un tapage

Au téton de la colline,

Il frémit son pucelage,

Prend nourrice la ravine,

Le vent.

 

Empressé, front éperdu,

Il s'élance sans pareil

D'un sommet pelé, battu,

Par les fléaux du soleil;

Ergots de soie dans l'azur,

Mille essaims de baisers suivent

Cette immense chevelure

Emmêlée sur tout qui-vive,

Le vent.

 

Il polit souffles et rêves,

Effile et frise les ombres,

C'est en chantant qu'il achève

Son exil dans les décombres;

Doux feuillages miroitants,

Il pleut des lèvres rieuses,

Baies folâtrées du manant,

Que de feuilles querelleuses

Au vent.

 

Ô vent! Rafle des haleines!

Des griffons ivres et fous

Mêlent leur raffut sans gêne

Au caustique du coucou;

L'air bataillé de rubans,

Des nuées d'âmes postales

Étreignent les cerfs-volants,

Tohu-bohu de pétales

Au vent.

 

C'est mai à cloche-parfum,

Le bois s'émeut de ses violes,

L'allée court après quelqu'un,

Un voleur, foulée de fiole,

Fugitif depuis toujours,

Fol escrimeur de violettes,

Quand les cotillons du jour

Vont valser au val musette

Du vent.

 

S'aimer au vent farfadet,

Fouisseur de frais sentiments,

Se faire les fées inhalées,

Accueillir son déploiement;

Et mon cou en embuscade

Cueille ses colliers siffleurs,

Fifre et nez cherchent l'escadre

Des seins couvés par les fleurs

Du vent!

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