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Ruines


Epsiløn

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Le ciel

La rue

La citadelle et ses remparts

Des bretelles aux rubans scellent

La furie des corps où s’irisent les nuits

Lorsque les âmes s’éparpillent

Le soir où les lumières luisent

Au sein des rues opacifiantes

Où draine l’encre au creux des verres

L’encre noire qui ensorcelle

Et la ruche aux sarments de pierre

Au siècle de la fourmilière

Qui s’étire d’épuisement

Dans le flot gravifique

De la Bête immonde

Et d’autres nuits

A la lueur des gyrophares

Du sommet des tours où s’élève la laideur

Nimbent le ciel

D’une aura phosphorescente

Aux bas-fonds lézardés de souillures

Et ces corps qui s’amenuisent

Cernés de tours édifiantes

Où toutes les demeures brillent

Et d’autres

Psaumes versés dans les transepts

D’immenses cathédrales

Se vident du brouet infâme

Que nul ne blâme

Sous les coupoles serties de verre

 

Sais-tu les câbles putrescents

De millions de semblables

Aux nerfs d’acier

La fièvre cyclonique

A ne plus respirer

La meute enivrante

A l’embouchure des bras

Et d’autres qui renoncent

Au milieu des ronds-points

La surface au lithium

Vomissant le basalte en coulées prismatiques

A ne plus rien sentir

Pas même la moindre brise

Caresser les visages

Ni le ciel hachuré parcourir les rivages

D’une mer sulfurée

A l’ancrage des nuits

L’azur comme un atome

Infiniment perdu

Vide de toute existence

Et toute chose

Vide de substance

Sur chaque parcelle d’ombre

Au cœur de la marée humaine

Eructant des tronçons putréfiés

Le long d’avenues rectilignes

Aux feux de signalisation

Ni même les canaux plongeant

Vers les bouches d’aération

Ne pourront supporter

L’étranglement

Dans l’étroit goulet

De la monstruosité

 

Nul ne sait

Si les calandres usées

S’effaceront

A travers la foule

Ni même si le ciel cendré

Emportera la houle

Des nuages plombés

Face à la brillance

Des jantes en alliage

Chromé

Ou si le bruit sidérant des klaxons

Le long des grands boulevards

Les jours de rush

S’éteindra au pourtour de la nuit

Laissant place aux phares

De l’immense cité

Luisante

Comme une lame chauffée à blanc

S’illumine

Ni si la gueule vomissante

D’ozone

Des moteurs au diesel

Piégés dans la circulation

Scelleront la pangée

De reflux migratoires

Au sortir des bureaux

Ni même si l’odeur du mazout

Craché par les usines

De complexes industriels

Aux cheminées de soufre

Parchemineront les artères

De mort

Jusqu’à l’infime cellule

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