Partager Posté(e) 4 mars 2019 Après deux jours d'absence de silence et d'abstinence je ne reconnais plus les murs quelqu'un a changé les tentures la tapisserie et le vieux buvard où je m'épanchais ont disparu. C'est drôle une forêt quand les arbres sont inversés le ciel s'est agrandi, des troncs balafrés ont été coupés, a-t-elle tourné la terre ? Ces bourgeons turgescents n'étaient pas là hier. On s'attache si vite à un décor le cœur à gauche, à bâbord j'avais laissé la porte ouverte tant pis ce n'est donc plus moi qui habite ici j'étais de passage comme partout je mets toujours tout chez ma tante, au clou. Dans une cachette secrète heureusement j'avais laissé des cahiers blancs et de quoi d'autre m'encombrer ? Je les ai noués dans un nuage abandonné et suis repartie, sur la pointe des pieds en riant en pleurant une main derrière, une main devant. Le désert est plein de surprises les poèmes se construisent au gré du temps, au gré du vent j'emplirai d'autres cahiers blancs et puis ils changeront de ports le cœur à droite, à tribord entre le sable et l'eau la brise au fond des pipeaux et la forêt où chantent encore des oiseaux multicolores. Vraiment très doucement, imperceptiblement je palpe du bout de mes doigts le désir des amants. (J.E. Mars 2019) 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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