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Jean Baptiste de Guise


Papy Adgio

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Les rêves roses de l’enfance s’envolent vite vers l’oubli ou se nichent dans le lit douillet de l’alchimie. Là, avec une patience extrême, ils cheminent en chemise vers de nouvelles terres fertiles.

Ils condensent parfois. Les plus viables d’entre eux ionisent puis pactisent avec le cœur sombre de la matière. Ils s’échauffent alors l’esprit à concevoir des lendemains.

 

Beaucoup plus tard, un soir, peu leur chaut d’être bien au chaud. Il leur faut de la lumière, de l’air libre et du solide.

Ils naissent alors pour construire, pour bâtir des avenirs plus disparates les uns que les autres.

 

Très jeune, Jean Baptiste Godin goûtait avec plaisir la conjugaison du futur et il avait confié à son hippocampe quelques songes plus mauves que verts.

 

-      I have a dream ! écrivit-il un jour à son ami Victor Considérant devenu texan.

 

J’ai fait un rêve, songea-t-il plus humblement en se levant. Un jardin s’y épanouissait. Une maison s’y enracinait. Un projet y bourgeonnait… Une famille y fleurissait... Un travail l’assistait pour franchir les saisons…

 

Le travail, Godin le fournissait à qui n’avait pas de poil dans la main car ici, chacun forgeait un poêle de sa main…

C’est ainsi que, parvenu à l’hallali de la pertinence sociale,  Godin se prit un matin les pieds dans un tapis, chuta du haut de son utopie pour tomber dans des pommes bien vivaces.

 

Pommes révélatrices, disait Newton quelques années plus tôt.

 

C’est par le trognon qu’en sortit Jean Baptiste bien décidé à sauver les centaines de trognes qui nourrissaient sa philanthropie.

Celui qui se souvient d’où il vient est à coup sûr un grand homme…

 

Godin ignorait la maxime (sa compagne se prénommait Marie) mais elle lui permit de s’élever plus haut que ses congénères. D’ingénieur, il se fit ingénieux. Les arcanes de son cerveau actif le firent peu à peu architecte.

 

Il devint urbaniste et planta le familistère au centre de son désir de vie meilleure.

 

Les hommes qui lui procuraient le bien-être méritaient la considération. Tournant le dos aux idées passéistes et tordant le cou aux mauvais coups du sort, Jean Baptiste Godin organisa la vie autour du travail.

 

Il fit éclore un lieu, modulable à souhait, où tous vivaient en utilisant les commodités du temps. Ils utilisaient leur temps libre à souder leur vie commune, à cultiver leur jardin au bord de la rivière et à  débroussailler leur lopin à eux aux cours du soir, à la piscine, à la bibliothèque ou au théâtre. Ils s’élevaient en pratiquant la musique. Ils se s’unissaient dans le balbutiement du sport collectif.

 

Nous étions en mille huit cent soixante…

 

Le petit gars de l’Aisne venait d’inventer la dignité. Il offrait à ceux d’ici un palais social dont ils assurèrent la destinée pendant plus d’un siècle.

 

Jean Baptiste Godin venait de montrer qu’un peu d’altruisme permettait de faire flotter haut le drapeau de la République.

 

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Photo Papy Adgio - Maquette du Familistère de Guise

 

Modifié par Papy Adgio
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