Partager Posté(e) 21 février 2019 La mercière acnéique mélancolique, sur ses reliques, veut en finir avec sa vie automatique, elle vend tout : ses boutons, ses fermetures éclair, ses bobines et même la sienne, sa laine et sa tantine Hélène, qui sentait si bon la cretonne emplie de lavandes, le pas de sa porte et puis ses murs, les rideaux et cette statue où se perchaient les oiseaux entre deux migrations, aux enchères peut-être, elle ne sait pas encore, tout doit disparaître, si dans un mois elle n'a pas tout vendu elle mettra le reste devant sa porte, parce qu'elle part, la mercière, elle n'a pas résisté à cette mappemonde qu'elle a reçue en cadeau, elle n'avait pas compris avant, elle avait tous ces fils à rembobiner, ces rayons à dépoussiérer, ses boutons à surveiller pas le temps de comprendre qu'il y avait un monde qui l'attendait au-delà de sa boutique, alors voilà la mercière a disparu à cause d'un globe terrestre qui l'a tant fait rêver, elle passait son doigt sur les espaces géométriques en toute ignorance demain elle saura jusqu'où va la terre en ouvrant sa fermeture éclair. Dans son livre « Mémoires d'une mercière » j'ai beaucoup aimé la fin ; elle a seulement dit merci, hier. Au bout du monde, elle a trouvé l'appel de l'espace. (J.E . février 2019 – petites histoires ordinaires) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Il n’y a aucun commentaire à afficher.