Joailes 1 163 Posté(e) 9 février je sens ton souffle sur mon cou ma main traverse ton cœur de papier fragile que la plume troue à travers les petits carreaux aux rideaux bleus avec des marges rouges hantés de ces premières lettres écrites à l'encre des violettes aux claires fontaines de mes cahiers tu ne sais pas quelles symphonies m'ont emportée tu lis et tu pars sur ton propre rivage tu es là au fil de mes errances tes yeux sont doux deux minutes à ma fenêtre nos haleines, nos larmes peut-être, sont jointes et font de la buée j'écris n'importe quoi comme le vent qui efface les noms dans le sable mais pas sur les écorces où tout reste gravé parfois surgit une baleine un parapluie avec une petite pluie en même temps, un jardin aux tuiles rouges avec de la glycine, un gigantesque reptile garde les pépites d'or où a élu domicile le grand troll il lance du feu par tous ses orifices et tombe amoureux d'une fée sans malice fantasy, fantaisie, fantastique, amours fantasques tout y passe la tendresse allume les chandelles au printemps on voit les hirondelles s'échapper de violons virtuoses d'où s'élancent des millions de proses cerfs-volants de dentelle l'été l'encre sèche sur le sable brûlant on rêve aux voiles gonflées de vent l'océan s'embusque au fond des coquillages l'automne explose de désirs en couleurs de parfums de sous-bois, d'ubacs prometteurs les pelles mortes se ramassent à la plume l'hiver envoie les souvenirs se perdre dans la brume les fantômes sont plus froids dans la neige il fait noir comme dans les cavernes aux défaillances des lanternes mais voilà … je sens ton souffle sur mon cou aux quatre saisons de ma plume tes yeux sont doux sur les minutes à ma merci et pour ça, je te dis merci je ne suis rien sans mon cou sous ton enclume. (J.E. février 2019) 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Eathanor 974 Posté(e) 10 février Inutile d'en faire des tonnes dans mon commentaire. Il suffit d'écrire qu'il s'agit ici d'une superbe déclaration d'amour et tout est dit. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Frédéric Cogno 562 Posté(e) 10 février Quand on évoque "des ubacs prometteurs" je sais qui tient la plume...Bravo pour ce très beau poème Jo. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Camine 303 Posté(e) 10 février Il y a 11 heures, Joailes a dit : l'hiver envoie les souvenirs se perdre dans la brume les fantômes sont plus froids dans la neige il fait noir comme dans les cavernes aux défaillances des lanternes un belle lecture de dimanche, @Joailes! j'aime beaucoup cette strophe! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Stephane94 145 Posté(e) 10 février Les 4 saisons revues par @Joailes ; il y a du souffle ! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Muriell 61 Posté(e) 10 février Au début je suis sous le charme, puis je suis happée par ce défilé de saison magistral! J'ai adoré votre poème que je trouve sublime. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Joailes 1 163 Posté(e) 10 février Ce poème vous étant consacré, lecteurs ... je ne puis que vous dire encore merci ! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Myrtille 347 Posté(e) 11 février Le 09/02/2019 à 22:45, Joailes a dit : ma main traverse ton cœur de papier çà c'est superbe. Beau poème, oui une envolée qui ne déçoit pas jusqu'au bout Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Cisco 206 Posté(e) 11 février De la fantaisie "il lance du feu par tous ses orifices et tombe amoureux d'une fée sans malice" des images qui charment " "l'océan s'embusque au fond des coquillages" merci pour ce plaisir de lecture. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Seawulf 325 Posté(e) 11 février Le 09/02/2019 à 22:45, Joailes a dit : je sens ton souffle sur mon cou aux quatre saisons de ma plume tes yeux sont doux sur les minutes à ma merci et pour ça, je te dis merci Douceur poétique, infiniment... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Notabene 490 Posté(e) 11 février Ainsi passe le temps et l'amour que l'on aime y associer... J'ai particulièrement aimé ta strophe commençant par "j'écris n'importe quoi...", les pieds-de-nez à la Joailes pour dire qu'elle aime sans en avoir l'air Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites