Partager Posté(e) 6 février 2019 Qu'as-tu envie d'écrire, ce soir, demande la plume du comique, du gai, du triste, du désespoir du blanc, du noir ? Au risque de vous décevoir, je n'écrirai rien, ce soir quoique … ce serait trop bête après tout, puisque je suis là voyons voir où en sont mes palettes nécrose sur les roses, chancres sécheresse des encres les écorces sont ulcérées cette année on n'aura pas de pommes ni même de pommiers en face, un voisin est mort depuis dix ans son chien est toujours là, il l'attend le sol s'écroule sous les tapis en trompe l’œil reste-t-il un peu de tendre, des mies dans les croûtes de pain ? il gèle à pierre fendre et on ne sait plus d'où vient le va, le vient du vent qu'as-tu envie de peindre, ce soir, demande le pinceau et soudain perce une rose venue d'un doux berceau il pleut de l'or sur tout, partout cette année les cactus vivront toujours en explosant de fleurs incroyables viennent-elles de Dieu ou bien du diable en face, un voisin a tendu la main aux enfants de dix ans qui promenaient leurs chiens le sol n'est plus que clé sur la portée sol solution solitaire soleil il fait très chaud, il y a des palmiers décoiffés de vents bons ou mauvais et puis, au quatre vingt dixième étage de la tour Machin chose un incendie s'est déclaré huit morts mais c'est normal terminée l'encre rose la noire ne sèche jamais demain, dès la première heure j'irai chez le marchand de couleurs encore un fond d'encre rouge je l'écoule … sur un balcon, entre deux étages, une dame entre deux âges en dessous rouges légers comme des coquelicots on dirait Betty Boop la cuisse alerte et un joli plumeau entre deux bavardages, deux lavages d'étages elle rend le sourire aux godelureaux un fond d'encre bleue reflète le ciel et l'eau pas le temps d'écrire un mot ça y est mes chandelles sont mortes il faut que j'ouvre grand les portes ces filigranes d'encre verte qui jaillissent de tubes desséchés J'ai tout mélangé les encres, les peintures et les toiles d'araignées je termine une toile commencée au mois d'août avec cette pointe de jaune au bout du pinceau le soleil caresse jusqu'aux touches du piano Ô finir ainsi, un soir de février au crépuscule incolore le blanc blesse, le noir devient indolore et l'espérance de demain chez le marchand de couleurs. (J.E. Février 2019) 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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