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Sur d’anciennes amours


Invité Léonard

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C’est là que j’ai compris, sans qu’un mot fut donné,
Qu’alors j’appartenais à cet ordre du monde,
En cette simple ellipse où s’écoulaient mes jours,
Dans l’abondance humaine où passe le bonheur.

 

Je ne parle pas d’or, mais de l’œuvre du cœur,
L’enfance a ses quartiers en d’amoureux séjours,
Douceur, en plein été, quand la joie nous inonde,
D’un regard, sur nos fronts, comme un chant fredonné.

 

J’ai fait, au jeune temps, provision de lumière,
J’ai empli ma besace aux proches frondaisons,
Senti dans les sentiers frémir l’orbe terrestre
Et bâti mes châteaux de donjons sans pareils.

 

Des blanches chevauchées de mes azurs vermeils,
Je devins, bien plus tard, l’étrange vaguemestre,
Et ma correspondance à ces vieilles saisons,
Courrier du souvenir, fleurit sur ma lisière.

 

Mon âme est le reflet de ces lointains sillons,
Tous mes anciens 
aïeux, disparus du présent
Murmurent par ma voix comme chante le vent,
Leurs mémoires m’offrant sa généreuse obole.

 

J’en construis l’ornement dans cette parabole,
Ermite sans désert en son propre couvent,
J’éparpille mon cri, comme vague, au brisant,
Mouille d’embruns le ciel pour bleuir ses rayons.

 

Et, gauchi d’espérance autant que d’horizon,
Je vais en ma dérade au grenier de l’antique
Chercher la belle rime en double dérision,
Pour fleurir vos tombeaux de toutes mes chimères.

 

Bien sûr il est en moi des consciences amères,
Je sais comment s’instille en nous cette illusion,
Mais j’ai malgré le doute et sa creuse métrique,
Tant de frivolité pour ruiner ma prison.

 

Il est en ma curie tant de précieux rebours,
Tant de clartés aux cours que rien ne peut ternir,
Que j’ai, dans la l’agonie même de mon espoir,
Une secrète rive où meurt la déshérence.

 

Dans le socle lointain qui fonde cette errance,
Subsiste en moi, intact, poli comme un miroir,
Le fondement du sens, toujours à survenir,
D’un ego murmuré sur d’anciennes amours.

 

novembre 2013

 

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