Partager Posté(e) 12 janvier 2019 Hier dans l’autobus, j’ai rencontré un gus du genre olibrius et même un peu minus. Il était isolé et râlait pour râler. Il tenait un balai assez mal emballé, par lui-même ou son frère, avec un sac vulgaire où, en gros caractères, était écrit en clair : « Je n’aime pas les gens, ils sont trop dérangeants ! Un coup de détergent s’avère très urgent. » J’observais le bonhomme et me disais : « En somme, le travail de cet homme est très dur et l’assomme ». Ce type est une loque et parfois soliloque. C’est normal, sous sa toque, il tinte une breloque qui va de droite à gauche et, en tête, ricoche en pensée plutôt moche et en amer reproche. Il parlait à la vitre avec un ton d’arbitre, des mimiques de pitre ou parfois de belître : « Je n’aime pas les aspirateurs, encore moins les balais-vapeurs bruyants qui me font peur, et tous les appareils à moteur ! Je n’aime pas tous ces étourneaux prêts à nous chier sur la figure ou pire sur nos belles voitures. Je les ferai rôtir au fourneau ! Je n’aime pas mon beau-frère, il pue et, quand il parle, il est grossier. C’est un voleur de carrossier qui n’est bon qu’à jeter à la rue ! » Pendant tout le trajet, il lista les sujets qui étaient un objet, pour lui, de rejet. Je finissais par l’plaindre en sentant, chez lui, poindre tout ce qui peut étreindre une vie et contraindre. *Dérivé du verbe « Rouméguer » (d’origine occitane) entré dans Le Petit Robert et qui signifie, entre autres, « Bougonner ». 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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