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Ornans


Papy Adgio

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Photo Papy Adgio - La Loue à Ornans (25) ville natale de Gustave Courbet (et pas que l'échine, je vous le dis)

 

Soyons réalistes, pour un profane rejoindre Ornans ressemble à une descente vers le Purgatoire ! On s’attend à des prémices d’Enfer, les forces du feu en moins, dans un décor parsemé de quelques essences de paradis, aquatiques et babillardes. On pressent un pays noir où des travailleurs crasseux démontent le paysage à grands flots de poussière.

 

On songe devoir braver des jungles broussailleuses déchirées par des éclairs qui viennent zébrer l’horizon entre le feuillage gigantesque d’arbres gigantesques enchevêtrés dans une atmosphère de fin du monde.

 

En secret, on ose espérer une once de mansuétude à la fois florale et aérienne… Après l’horreur, la dépression et le déluge, on aspire à un retour vers l’origine du monde qui, convenons-en, n’est pas toujours celle que l’on croit !

 

C’est donc l’esprit curieux, l’œil aux aguets et le cœur légèrement emballé qu’Ornans nous accueillit pour y défolier les ramures a priori diffuses entre les paysages jurassiens de Courbet et les paysages méditerranéens de Cézanne.

 

Et là, surprise !

 

La Loue, jadis pourvoyeuse de fée verte, reposait son céladon sur la palette sobre, sensuelle et subtile des matins qui s’éveillent. Des balcons souriant louaient la lumière matinale et, par reconnaissance, fardaient leur visage et adoucissaient leur tain dans le miroir nonchalant de l’eau calme.

 

Ce matin semblait être le premier matin de l’histoire. A peine un babil, dans le lointain, venait sourdre au bonheur de la naissance. Le monde s’esquissait par ondulations lentes dans l’onde surprise. En entonnoir, il amenuisait sa perspective vers un parapet horizontal arcbouté sur le lit serein de la rivière.

 

Des façades pastel débordant de pétales multicolores pendaient au-dessus et ouvraient de grands yeux sur les ruines du château et la statue de la Vierge qui dominent la ville. Des balcons, perchés sur des pilotis centenaires avançaient sur l’eau forte de prédictions certaines.

 

Des canards débonnaires somnolaient encore sur les marches d’escaliers inutiles pour rejoindre des embarcations absentes.

 

Pourtant ici, le plaisir de la pêche aux chavots en a comblé plus d’un. La traque de ces poissons à grosse trogne en a généré des palabres, des mesures virtuelles des prouesses des uns aux sarcasmes des autres. Elle en a suscité des paris, des supputations, des victoires et des défaites.

 

L’histoire ne dit pas si le peintre fantasque était de ceux qui taquinaient l’ablette ou le gardon. On pourrait le penser en abordant la gaule fière et alerte du pêcheur qui se dresse sur la fontaine de la place. L’éphèbe qui semble se hâter vers l’assouvissement du pêché pourrait être de sa secte. Bien que trop imberbe !

 

Ce qui est certain, quoique peut-être un tantinet légendaire, c’est que l’artiste venait parfois s’y tremper le derrière lorsque celui-ci était en flammes.

 

Depuis, le temps s’est figé à Ornans et seule la vie végétative poursuit son œuvre face à l’impossible mission d’historiens désormais interdits…

 

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Photo Papy Adgio resté interdit devant la vie végétative d'Ornans !

 

Modifié par Papy Adgio
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