Partager Posté(e) 17 décembre 2018 (modifié) Pour tous ces arbres plusieurs fois centenaires sur lesquels s’acharne la lame assassine des tronçonneuses, Pour toutes ces jolies fleurs tombées sous les griffes rouillées des pelleteuses, Pour toutes ces bestioles écrasées sous de méchantes semelles, Pour ces terres du Sahel qui, faute de pluie, se meurent inexorablement, Pour tous ces espaces naguère luxuriants et sauvages dénaturés à présent au nom du sacro-saint profit, Pour cette hirondelle qui a perdu l’une de ces ailes dans des fils de fer barbelés, Pour ces oiseaux tout couverts de mazout et dont les ailes demeureront à jamais repliées, Pour qu’à nouveau on puisse contempler l’aube vermeille teignant l’horizon de pourpre, Pour qu’à nouveau on puisse admirer cette eau si pure qui sourd des entrailles de la terre, Pour qu’à nouveau on puisse humer à pleines narines les senteurs exquises de toutes ces fleurs écloses dès potron-minet, Pour qu’à nouveau on puisse sentir l’odeur des beaux citrons oblongs noyés dans la frondaison au printemps et aux autres saisons, Pour qu’à nouveau dans cette glèbe grasse de Tchernobyl repousse ce blé dont la couleur flavescente rappelle celle du soleil luisant, Pour que se régénèrent ces forêts amazoniennes rétrécissant comme peau de chagrin, Pour qu’on épure tous ces fleuves aussi majestueux qu’impétueux dont l’eau était, il y a si peu de temps, exempte de toute souillure et qui, à présent, suscitent compassion et colère à cause des pourritures qu’ils charrient, Pour que renaisse le chant mélodieux des oiseaux sans lesquels les printemps seraient tristes et silencieux, Pour cet oisillon blessé pour être tombé de son nid douillet et que pourraient réduire en marmelade les pneus d’une voiture, Pour qu’on épargne à ces pachydermes les chevrotines assassines des braconniers, Pour qu’on épargne à ces cétacés les harpons des baleiniers japonais, Pour qu’on réchauffe ce petit chat errant trempé par une averse et tremblant comme une feuille sous les pieds de passants pressés de rentrer dans leur logis bien chaud, Pour arracher ce caprin aux crocs acérés d’un piège posé par un méchant chasseur, Pour qu’on vole au secours de ce cerf pris au piège au cœur d’un bois où une chasse à courre bat son plein et où le bruit de galopades, les aboiements de chiens et le timbre lugubre du cor n’augurent rien de bon, Je déchire les ténèbres de l’indifférence, romps le silence coupable Et m’engage le cœur plein d’espoir sur le sentier de l’aube pure À laquelle succède Le sourire salvateur Du ciel serein bleu azur. Modifié 17 décembre 2018 par Eathanor Modification du titre pour le passer en minuscules Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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