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Loulou love Lola


Papy Adgio

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(à Bobby Lapointe)

 

Loulou lit là sous les lilas. Il lit là car Lola n’est pas là. D’ailleurs, il ne lit pas, il mate.

 

Motus ! Loulou mate là des motos multicylindres à ressorts pour emporter sa Lola là-bas où ses lolos luiront sous les rayons quand elle lira dans le lagon.

 

Ah ! les lolos de Lola ! Même Lulu qui n’est plus là, les aimait les lolos de Lola ! Mais c’est Loulou qui les a eus. Et pas Lulu qui n’est plus. C’est Loulou qui les a effeuillés à sa boutonnière, pas plus tard qu’hier soir dans le noir.

 

Lorsque Lola revient là, elle n’en revient pas car elle voit là sous le lilas la moto que Loulou lui a payé de ses deniers.

 

Lola saute de joie. Ce n’est pas le dernier des fauchés son Loulou qu’elle loue là sous le lilas.

 

Devant sa bicoque, Lola brouille ses yeux au plat car la moto est bien là mais pas son Loulou qui n’est pas là.

 

Elle appelle.

 

Il ne répond pas.

 

Il ne pond pas non plus.

 

Elle part sur le pont, suspendue à ses pensées susurrées et ne sait pas si son Loulou a reçu ou pas les syllabes qu’elle a lancées à son insu.

 

Lola soupire, elle aspire en spires spirituelles des restes de spiritueux tueurs pris tout à l’heure en désespoir de William, le surnom de son Loulou loufoque qui erre en meute, en meute oh ! en gros cubes incubés écumeux et écumés en carburants volatiles.

 

Loulou le loup n’est pas là.

 

Il a rameuté sa troupe pour une virée à s’enivrer, ivres et chavirés, acharnés et avariés, tous vauriens à peine voiliers, voiles sur la peau voile sur le nez, nez au vent, avance survoltée qui vocifère et vrombit du bruit qui abrutit et qui brandit son odeur de bandit.

 

Virage mal maitrisé sur la chaussée mouillée !

 

Loulou déchausse et glisse sur la glace lisse. S’enlise sous la glissière glissée là hier par sécurité. Loulou se râpe la panse tu penses, bras et jambes écartés, château de carte écartelé, puis fait le phoque dans une flaque. Ça fait flique ! ça fait floc.

 

Abattu, hébété, les abattis débité, botté, buté, un peu abruti, Loulou gît là, n’agit pas, ne réagit plus, perdu dans des pensées passées, désapées, déloquées, démantibulées.

 

Il pionce dans les ronces Loulou, flasque, schlasse, tout chiffonné, tout fichu des bottes au nez.

 

Le téléphone qui sonne assomme Lola suspendue à la voix qui lui dit que Loulou gît là-bas et cane sous sa bécane qu’une sorte de sarbacane souffla de ses arcanes.

 

Calme, Lola clame et s’exclame qu’on lui déclame l’endroit où elle doit de bon aloi se rendre prendre le pouls de son Loulou.

 

Clic ! Clac ! (Lola a peur) Prend ses cliques et ses claques, clique sa ceinture, claque dans ses doigts. S’ébroue.

 

Elle ramène son hymen Chimène, ouvre les tombeaux jusqu’à l’hosto et ventre à terre éventre le parterre de primevères, avise une patère, repère une hôtesse et la cueille vertement pour savoir où lévite son alter ego.

 

A force de questions, elle tonne et force le ton, obtient sa réponse, fonce dans les couloirs, défonce un interne terne qui mettait un terme à son temps de travail et vaille que vaille pousse la porte du nid de Loulou qui louvoie en voix et plume dans la brume.

 

Lola cajole son Loulou, l’encage, l’enrôle, l’enrobe de cérémonie, pose des baisers sur sa joue, son front, ses bajoues, son nez rond. A l’oreille, elle lui parle, l’implore de rester, implose en sanglots longs de vie, oh ! longs ! si longs !

 

Longtemps Lola tient la main de son Loulou, le maintient dans le temps, tend sa main dans le vent. Dans le silence, elle lance avec des si des résolutions, des croix de bois, des croix de fer, des nains en fer.

 

Un jour, deux jours,  dix jours.

 

Loulou, toujours dans le potage partage son âge sans ambages avec les abonnés absents. Il dort, il râle, il râle, il dort.

 

Puis un soir, espoir, Lola sent son Loulou qui bouge, qui ouvre un œil, puis deux, en referme un, puis l’autre, qui voudrait savoir où il est. Il hait l’incertitude, par habitude.

 

Lola avale ses peurs et lui révèle la moto, la glissière, l’ambulance, le coma comme ça depuis longtemps.

 

Voilà l’interne, grand duc, qui fait sa tournée. Qui est tourneboulé de déballer à Loulou qu’on va le rééduquer.

 

Loulou sue mais lève un jour un doigt, puis deux, puis trois, puis dix.

 

Un matin Loulou se lève, des cannes prennent la relève des siennes, un pied, puis l’autre, puis l’un, puis l’autre.

 

Des mois d’émois, des jours d’amour, des heures de sueur, et soudain sans dédain, le carabin qui largue les amarres de Loulou : « c’est bon, tu peux y aller ! »

 

Lola saute dans les bras de Loulou qui titube sur ses tubes. Elle va où il veut son gars. Amer, il veut la mer, il veut la plage, il veut qu’on nage.

 

Lola le sait, elle en est sûre et le susurre. Avec son Loulou de mer désormais ils vont se marée…

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