Partager Posté(e) 4 décembre 2018 J'aime les journées d'hiver Devant le feu de cheminée, Je ne compte plus les vers Que j'écoute sous le brasier; Entre les flammes tremblantes Où cafouille un air ménestrel, Tout un monde qui m'enchante Avec ses milliers de Noël. Mon âtre est un auditeur, Lui-même attentif à la strophe, Aux fables feulant les peurs Furibondes ou bien amorphes; Un taffetas de pantoums Affamé d'un fagot s'affaire, Le pamphlet des vieilles fourmes Festoie dans le four des mystères. Un festival de parfums Vient crépiter entre les bûches... Crac! Argue un chêne tribun Pris dans l'arène des embûches; Des sarments de vierges folles Font mijoter tout doucement, La soupe et le pain des geôles, Fange des malheureux amants... Aux quatre coins des tisons, La cendre lisant les dépêches... Ah! ces étranges visions Au pugilat d'or des flammèches! Sur la table mortuaire Recouverte d'onguents maudits, Que s'ébattent les sorcières Et les hiboux aux yeux trahis!... Un jeune éphèbe à l'affût, Amoureux d'une jolie braise, Se dandine tout ému, S'approchant d'elle mal à l'aise; Sur le pont d'un châtaignier Serti d'étoiles euphoriques, Il flambe sa dulcinée Et l'emporte dans sa tunique. J'aime les journées d'hiver Devant le feu de cheminée, Ce conteur qui m'est si cher S'esclaffe en moi émerveillé; J'aime quand chante le bois Au coeur des bousiers et des elfes, Près du cerf qui fait ses bois, Je savoure mon Saint-Estèphe!... 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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