Partager Posté(e) 27 novembre 2018 Si tu avances fièrement le front Au hublot du navire C'est la mer qui t'emporte Avec son grand rire de matelot On entonne ce chant quand les opales Sont retenues sur la grève Mêlées au vin On en tire cinquante centimes sur le marché Et c'est assez pour rire comme un idiot Cloué au mât Le casque à moitié vissé sur la tête L'épaule dansant un tango décalé L'épouvantail A tant lutté contre les hivers Qui ont cogné sur son dos Avec la violence des canons Qu'il en reste muet On perd la voix dans les bars Des nuits australes Où les vents noués en écharpe Aiguisent leurs longs doigts crochus Aux volets des fenêtres Ton pied aussi a perdu la cadence Il aura remis sa loi à plus tard A l'envolée des moines La poussée des marées prépare L'avenir du chant L'ennui sépare les grains du tendre baiser Et puis Sauvée des nues La jeune fille S'emballe dans une course folle Où l'espèce embrasse le feu Quand l'alcool se noie dans le bleu de ses veines A pleine bouche vous avalez les notes Qu'on a fait résonner sur vos pas Élancé dans le vide L'albatros ne mesure pas l'espace devant lui Il s'échappe des plumes qu'on lui a collé Sur le dos L'énorme chat suspendu à la gouttière Bondit sur les fleurs de la voisine Pour la faire hurler de rage Une dernière fois Son sang fige une larme Qu'elle avait depuis si longtemps retenue A quel jeu idiot s'était-on livré avec elle cette année ? Enfin l'angoisse fait sa trace dans le cuir Endurci des plus durs caïds Elle reste coincée là sans aucun recours A murmurer ses mots sales Dans l'ombre des pensées Puisqu'il en est ainsi On s'expose au choix des larmes Et le cœur penche sur l'abîme Ses doigts hésitants de veillard On aura bien rit tout de même On aura tout essayé avant de partir 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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