Partager Posté(e) 16 novembre 2018 Ecrire quand la nuit se fait passerelle, jusqu’au fond des yeux que la clarté délaisse, rimer avec le temps, des soupirs en détresse, écrire sur les pensées qu’effeuillent les heures, écrire sans savoir pourquoi, ici où ailleurs, des mots se mêlant aux mots jusqu'à dire les maux. Ecrire les choses, leur univers, en prose où en vers, et ranimer sans cesse ce qui fut, ce qui sombre, puis un jour, poser sa plume lasse sur le chant dévoisé des illusions, se remplir d’un silence comme ultime raison, ne plus chercher, juste s’abandonner à soi-même, ne plus être celui qui enchaîne les mots sur une page, dont les regards se détourneront. S’avouer à soi-même qu’il n’en restera rien, juste un livre froissé, un lit de poussière penché sur l’ourlé du temps en fuite. Ne plus écrire quand la douleur se fait plus sage, regarder au plus loin, au-delà de l’impossible, non, ne plus écrire ces mots bientôt orphelins, puis rester là à écouter le langage du vent, le laisser m’emmener où dérive l’existence, au cadrant désabusé de l’horloge, le voir murmurer en toutes choses, la vie. Ne plus écrire, ne plus rien attendre, juste écouter tout ce qui vibre, ce qui est, ensevelir les mots posés jadis, ne pas en chercher la raison. 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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