Partager Posté(e) 7 novembre 2018 Il est là au coin de la rue, Et ses airs faussement bourrus En font un gars de la marine; Sur une marche d'escalier, Quelques vieux journaux à ses pieds, Il sent la vinasse et l'urine. "Bonjour monsieur, bonjour madame, Sans réclamer, par politesse, Sans gobelet, sans vague à l'âme, Ça vaut bien un' petite pièce..." À l'agence des mauvais vents, Près d'un guichet malodorant, Elle se tient en embuscade; Gitane hardie au front noir, Elle cajole son trottoir Avant de porter l'estocade. "Bonjour monsieur, bonjour madame, Sans réclamer, par politesse, Sans gobelet, sans vague à l'âme, Ça vaut bien un' petite pièce..." À la poste, tôt ce matin, Un préposé aux petits riens M'a tenu gentiment la porte; Les grands oubliés en ces temps Ne seraient-ils pas tristement Le savoir-vivre et l'âme accorte?... Pour quelques bonjours tarifés, Je me dis que c'est bon à prendre, Loin des passants au coeur vicié Qui n'ôteront pas leur scaphandre. Puis devant la boulangerie, Avec un chien pour seul ami, Accompagnant les feuilles mortes; Pendant la ruée de midi, Sans pancarte, elle m'a souri, Quand l'agrément devient cloporte... "Bonjour monsieur, bonjour madame, Sans réclamer, par politesse, Sans gobelet, sans vague à l'âme, Ça vaut bien un' petite pièce..." 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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