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Mick


N'Silina

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Mick

« Ils sont apparus, comme dans un rêve
au sommet de la dune, à demi-cachés par
la brume de sable que leurs pieds soulevaient. »
                                                 J.M.G. Le Clézio

 

J’avais quitté Montmartre la veille, les pieds nus dans mes sandales si fines, transie dans cette robe africaine dont je ne pouvais me départir sans sombrer corps et âme dans la grisaille parisienne, et seuls les pavés de la Butte, ses artistes intemporels, réchauffaient alors ma peau et mon regard.

 

Dans cette poussière d’ocre, de sel et d’épices, aveuglée de lumière, j’allais à ta rencontre et je ne le savais pas encore. A dix-sept ans, comme à chaque retour, l’Afrique m’ouvrait ses bras et torpillait mon cœur, affolait ma boussole intime, me suffoquait, prenait mon ventre et mes hanches, me foudroyait de toute sa sensualité, de ses somptueux extrêmes. Je l’avais dans la peau, j’étais fille de la brousse, je ne saurais l’expliquer autrement.

 

Il y eut d’abord ton rire… Tu portais dans ton dos ta fille dernière-née et dansait plus que tu ne marchais, mi-chantant mi-riant, femme noire et fière, tout en courbes et en couleurs, et lorsque ton regard perçant eut plongé dans le mien, tu entras dans ma vie pour ne plus la quitter.

 

Née dans l’oasis de Djanet, petite fille Touareg arrachée à sa mère par un père français soucieux de t’offrir « une bonne éducation », tu portais en toi cette blessure d’abandon, secrète, à jamais frémissante. Mais le soleil du désert brûlait de tous ses feux sur ta peau, sur ton rire, à tes reins ; tu t’étais construite avec ça et Dieu que le mélange était beau, généreux, sensible, féminin !

 

Le temps a passé, avec ses vagues douces et ses courants de baïne. Nous avons fait chacune mille rencontres, vécu cent vies, éloignées de quelques mers ou de tranches de vie, mais à chaque retrouvaille nous sommes reconnues, le cœur battant, mémoire à fleur de peau, à l’écoute l’une de l’autre, en résonnance.

 

« Comme un grain de beauté, je te porte à mon cou… ».

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