Partager Posté(e) 21 novembre 2022 La lune des échardes blanches Des montagnes, montagnes Défilés, crevasses, des crevasses Écluse, ou barrage, des murs et des murs Lacs de vent minéral Vers où déraillent les échos ! Des pas à n’en finir jamais de l’existence Un bâton, un chien, un cœur à fendre Il ne dormira pas ! il sourit Pâturages, lait, miel, rivière Un psaume, vous saviez !.. Le chien lui léchera la main Il sait sa langue Une barque épave à l’ossure brisée Le train s’arrêtait là Autour sec, sable, poussière rouge Cheval à la crinière d’hallier calciné S’immole par le feu des rivières Frontières Cimes de pierres solaires, cercles Portent des déserts d’étoiles De l’envergure de cette nuit Pavés de versets crépusculaires Portent des otages sans sépulture Portent le sang des oliviers Il sait le ciel Des larmes de la Terre il ne restera rien ! Chiens rouges, grognements Ceinture de cuir, de dents Silence, chape, ronce, qui-vive Un caillou, un cliquetis Un éclat d’âme obsidienne Orbite de l’aigle noire de la nuit éventrée Et poussée colossale des embâcles Vibration, pulse, gronde Marée montante, paroi de bronze Fissure, frayure, s’infiltre S’extirpe de la pierre fondatrice Torse la tête de troupeau, brûlante Par désordre, vrac, jetée pattes mufle Mi-femme, mi-voile glissant sur la douleur De plus en plus de bêtes De plus en plus de bêlements aveugles Dansent les flocons d’une fantôme neige De la voie animale, des cents, des cents Une mère troupeau fermente, et grouille Parle, parle, d’un seul corps bousculé De la chambre obscure de la vie D’une seule bouche sourde, enfle La faim, la faim, n’écoute que la faim Des chiens sont entrés dans la chair Des temps et des temps sa racine nomade " Akar Akar Sonn’ poul dît ! " Ils sont venus La misère, la misère, la honte Lui, la horde dedans d’ombre Loups, vacives, chiens mêlés Rumeur, d’ongles, déchire, piétine La pierre, la chair, le chant étoupe Le chant qui vertèbre cette chair pétrie De la pierre d’homme glaise torturée Le lambeau ténébreux de la lumière S’ébranle, grand corps d’inespérance Creusé, labouré, tatoué, crié Rage sous la seconde porte " Akar Akar ! " bras levés, suppliciés Bâtons de prière, brandis " Sonn’ poul dît ", le doigt qui pointe Un drone de malheur " Akar Akar ! " bras levés Clameur, clameur cède La deuxième écluse vacarme Les pieds manœuvrent une vague brûlante La foule déferle l’air saturé de sel S’arrache la poitrine s’offre Grelots de laiton dépouillée On décide en haut lieu d’ouvrir les silos Les chiens trépignent Le troupeau s’est figé au pied de la citadelle Les eaux de la nuit se retirent vers l’aval Contre les récifs s’ouvrent les poissons Il a soif, " Akar Akar ! " Soif ! Soif ! une dernière foi, Justice ! Un déluge s’écrase dans le sillage des oiseaux Les bêlements ont cessé à l’instant Jusque la nappe phréatique Le chien lui lèche la main Il rassemble dans l’urne les os de la nuit Les brebis paissent sur la rosée Un collier de perles fines pour l’hiver Où est Nadia … il est si seul 49°3, objectif atteint, monsieur le Président ! 11 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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