Partager Posté(e) 9 novembre 2022 (modifié) La voyageuse. Hirondelle d’avant, traversant le passé, Élégante d'un temps, au charme suranné, Patiente beauté en ta sérénité, Fille venue d'ailleurs, qu'es-tu venue chercher ? Tu as laissé là-bas, famille et amitiés, Gardé si tendrement, au secret de tes malles, De doux refrains piégés aux roulements ferrés, Et sous tes pieds bottés, les poussières natales. Tu as pris vaillamment, le train d'une autre vie, Laissant à tout jamais, le tocsin italien, Pris le train de l'adieu, le train de l'exilé, Pour vivre ton amour, et ses tendres liens. Je te vois grand-maman, protégeant de l'ombrelle Tes rêves retouchés d'un émoi inquiet, Tes espoirs crochetés sous tes doigts de dentelle, Et la simplicité de l’habit joliet. Je peux t'imaginer, doucement, je te pare, Mes larmes au mouchoir, si finement brodé, Avec toi voyager et gagner cette gare, M'asseoir à tes côtés sur le banc érodé. Nous allons à pas lents, descendons l'avenue Le soleil nous sourit au travers des tilleuls, Et l'accent de ta voix dans le vent s'insinue, Griffent les souvenirs, se lèvent les linceuls. Sur la terre d'exil, dans un élan fertile, Le sable de tes pas, doucement s'est posé, Tu reposes, aujourd'hui, sous la terre d'asile, Hirondelle d'ailleurs, pour un dernier baiser. Marie-Paule MOREAU Modifié 10 novembre 2022 par Marie-Paule 13 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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