Partager Posté(e) 6 novembre 2022 J’ai posé mes yeux J’ai posé mes mains Dans la coupelle aux billes de verre Sur la coupelle aux rayures profondes Et mes doigts s’enfoncent sans pouvoir S’arrêter. Où vit celui qui pourra protéger Mes frayeurs et mes peines, me rassurer un peu Mon visage pâle ne sait plus où trouver les couleurs Que l’enfance certaine disait qu’elle les accrocherait Sur le bois du lit pour que chaque matin je me lève Sans hésitation jusqu’au jour suivant qu’il soit Pluie, vent, soleil ou ciel grand bleu J’ai posé mes yeux fatigués Qu’un maquillage devenu grossier Ne permet pas de rendre heureux Et j’ai cette honte de penser que je n’ai pas le droit Car dans le pays d’à côté les enfants meurent sans raison J’ai posé mes mains sur mon ventre resté vide et sans enfant J’ai pleuré encore, un café, une cigarette et puisque c’est l’automne J’ai ramassé les feuilles pour que le geste prenne le pas sur mes pensées J’ai parlé avec les dernières fleurs des dahlias, j’ai touché les écorces Comme si les arbres pouvaient m’expliquer, comme si je pouvais alors Devenir un arbre et partager avec eux ce monde que j’ignore J’ai posé mes yeux fatigués de moi-même Ne voulant plus mais ne sachant pas comment Puis la coupelle a perdu l’équilibre Était-ce moi, oui, volontaire, non Les billes de verre ont roulé Et des mains reposées se sont ouvertes Les tiennes mais je n’ai vu que tes mains Avec dans leur creux mes yeux Et je n’ai su si je devais les prendre Ou les jeter aussi loin que possible Et les arbres n’ont rien dit 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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