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Exuvie


Epsiløn

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Poème en plusieurs parties (long récit ?) dont il me faudra trouver la voie pour parvenir à destination, si tant est que j'y parvienne...

Bonne lecture.

 

1

J’ai tout posé

sur un bout de trottoir d’un matin calme

là où personne ne m’attends

Nulle valise

Nul souffle de vie

Seul un pas

un pas usé

un pas posé prêt à se fondre qui ne cède qu’au suivant

pour que l’autre vive

et ainsi jusqu’à marcher

dans l’air diurne vers l’opposé de soi

de ce qui fût

vers l’autre rive

 

Je me tiens là

à l’endroit même où

pour la première fois

mon regard s’est posé

Seul et immobile

à attendre

Seul et immobile

dans l’incommensurable vide

Intense

Obscur

Fulgurant

Projeté le long des rues

claires

arides

phénoménales

 

S’il n’y avait qu’un axe

un seul

S’il n’y avait qu’un axe pour tout rassembler

un axe qui mènerait à l’épicentre

Si c’était elle, là

que je voyais au bout

Elle, l’absente, que je croyais perdue

Elle qui m’attendrait debout dans l’embrasure d’une porte

belle comme la lumière du jour

frêle

unique

éblouissante

 

Je la verrai en un long rêve

s’avancer dans la langueur du soir

seule parmi les ombres

baignée du chant liturgique de la rumeur au loin

muette

triomphante

fixant le vide dans les lymphes obscures

absurde

pénétrante

sensationnelle

Et l’onde parmi la foule

atone

l’onde silencieuse des venelles

en un instant

cantilène liquide

olfactive

impénétrable

l’onde même qui longuement

me rappelait nos larmes

ruisselantes

l’onde

en un instant s’ouvrirait enfin

 

Ce pas

je le vois

aussi certain que l’étendue de l’âme

se fondre à travers les figures géométriques

Je le vois s’écouler lentement sur la chaussée

bleu

rouge

artificiel

Je le vois battre

cent fois

mille fois

un million de fois sur l’encre des pavés

Je le vois croulant sous les murailles

saignant

usé

dérisoire

incroyablement loin

suivre l’influx nerveux des voies

en une boucle euclidienne

dans l’infinie douceur

 

Ce n’est pas moi

ce monde dissimulé là-bas

que tant de fois j’ai crains

Ce n’est pas moi

sous un soleil de plomb

oscillant sur les immeubles

lèvres vitreuses

cristallines

éternelles

Ce ne sont que des lignes tracées le long du gouffre

immobiles

majestueuses

Des lignes sinueuses

où se tiennent les silhouettes grotesques

de piliers convulsifs

Et le rayon aveuglant de la nuit

de la nuit en plein cœur des matins transparents

terriblement cruels

 

 

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