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Dans les rues de Paris


Marc Hiver

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Dans les rues de Paris, je marchais à pas lents

Pour tromper l'atmosphère exhalant les relents

De ce temps révolu où je courais partout

Afin qu'un autre soir naisse entre chien et loup.

 

On sentait que l'automne et ses parfums moroses

Remplacerait sans doute un arôme de rose

Par celle de l'hiver — mille pieds dans la boue —

En attendant céans que le printemps s'ébroue.

 

Des âmes égarées arpentaient les trottoirs

En psalmodiant quoi ? au souffle dérisoire

D'une farce grotesque assassinant la mort

Qui comprimait leur cœur encombré de remords.

 

Il ne m'appartient pas, à moi, pauvre fantoche,

De juger par défaut ceux qui dans la sacoche

Les aidant à ranger les affaires du monde

S'occupent à rien du tout ou alors à l'immonde.

 

Sûr que nous crèverons un jour sans crier gare

Et les rhinocéros — que l'on croît en pétard —

Suivront notre chemin semé de tant d'embûches

Qu'une Terre blafarde en bouloches peluche.

 

Dans un bunker moisi, je me suiciderai

Au son d'un vieux banjo égrenant en ses rets

Des notes controuvées où des squelettes dansent

Pour jamais dans le noir d'un feu en délivrance.

 

Le rire m'a quitté et les pleurs sont mon lot

Désormais de malheur sur un jeu de tarot

Accablant mon esprit privé de ses envies

Quand un tour d'horizon bouche mes appétits.

 

Allez, vous qui semblez nier l'apocalypse,

Faites vous pendre ailleurs si le soleil éclipse

Le peu qui vous restait d'humanité frivole

À la branche du pin servant de parasol.

 

Au milieu des trolls, elfes et Korrigans

J'attendrai que la fin achève ses tourments

De géhenne maudite en crasse trop funeste

Sis un vain palimpseste à fuir comme la peste.

 

Je refuse l'amour si son hypocrisie

Fait de nous un larbin aux ordres des lazzis,

Façon de dire enfin combien cette colère

Qui habite mes torts se vautre dans l'amer.

 

Modifié par Marc Hiver
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