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C’était une nuit lente


Thierry Demercastel

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C’était une nuit lente, ton corps avait chaviré dans l’encre bleu des rêves, puis à l’entrebâillement d’un soupir de nous, se prolongeait tout ce qui s’était tu. Les ombres, aux charnières du temps, étaient bienfaisantes, elles dansaient sous les feuillages, bercées par le vent, nos âges s’étaient figés et ne faisaient  que se mirer  en une aube naissante. Le soupir des choses rythmait nos instants. Il y avait dans tes yeux des quais imaginaires où je t’attendais, je t’attendais; ce rêve si délicieux que nous aurions un enfant, il y avait tous ces lendemains ouvrant très grand leurs bras. Nous inventions à chaque instant notre joie de vivre au creux de nous deux. Nos lèvres s’effleuraient sous la blessure étrange du temps. C’était une nuit lente, nos corps avaient su  basculer dans l’ivresse de nos soupirs mêlés de larmes, et sous la grande voile d’un ciel indécis j’entendais déjà pleurer les roses, j’entendais leur vague murmure comme un orage au loin s’évanouissant. Je te voyais marcher pieds nus sur le sable, et le vent racolait les vagues pour effacer tes pas.  La mer, l’assourdissante mer, mère de mes angoisses, rythme tant de choses, et je n’entends plus que ses sanglots, ta voix qui m’était si familière n’est plus que dans le fracas de son écume. Maintenant je vais seul là où tu t’es penchée. Ô comme les fleurs se fanent vite, toujours et chaque jour, mon amour.

 

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