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Feux éteints de la rampe


Thy Jeanin

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                          Vois notre avenue, nue dans la paume du soir, que le silence inonde d’un patient désespoir

                    Figée comme des planches où il n’y aurait plus acteur ni actrice, et tous les fauteuils dans le noir vides

                    Nos vies sont closes et nos débarquements ne sont d’aucun monde, les pas dans ce boulevard de hasard

                    ne mènent nulle part

                    C’est la partition du maître temps, sonate au piano forte, le destin maestro, las, ne cherche plus le la

                    Les tendres lilas de ces vernales années n’auront fleuri qu’une fois dans la sève des fièvres

                    Livre de sang, une seule page et tout est dit d’avance, tu sais, à croire qu’une chose est essentielle

                    Brûler d’amour pour tituber jusqu’à la fin du voyage, l’urne de ses propres cendres

                    sur son cœur

                    Vastes espaces pourtant sont les alentours, ici présents, dont la Terre est décor où se déroulent nos drames-minute

                    Jamais on ne rejoue le grand acte, nous ne vécûmes que pour cette adorable mort

                    Étreinte rêvée, manquée bien sûr, des cœurs qui battaient, nos cœurs vaillants,

                    qui se sont bien battus, battus dans les flammes, mais enfin battus

                    de vent et de nuit qui s’avance : vois l’étroite rue qui longe ce ru où mouille le navire, ô mon épave, bienvenue, sinue, si nue

                    Dans ton ultime impasse, ô mémoire, ma solitude, mur de mes lamentations.

 

 

 

Modifié par Thy Jeanin
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