Partager Posté(e) 27 juin 2022 A Saint-Michel-Chef-Chef, ça chauffe, le sable est fait de poussière de nacre et de perluchons d’or on le fait couler sur sa peau et c’est la soie du vent dont on se sent effleuré jusqu’aux tréfonds les lointains sont abolis et l’intime environne sans qu’il faille le chercher les crabes les premiers ont bougé, la mer s’était poussée pour les laisser passer et les coques, ces grues, faisaient des pieds de nez aux pulpes des passants, péripatéticiennes à demeure les heures en fuite, toutes noyées, bref le monde s’étalait nu il fallait faire, mais que faire, quelle affaire – nous décidâmes à l’unanimité de faire grève sur le tas de sable, las le temps infini de brunir sa pomme au soleil coulant, on aviserait à marée montante dès le vent levé voiles à bas, restaient le mât dans les nues et les criques moites qui jambaient l’anse où je m’étais distendu puis l’écume, puis l’haleine, puis le baiser du zéphyr, la plage s’est ridée, il fallut bien lever l’ancre que la pesanteur revînt et le sentier eût pesé si lourd pour revenir – revient-on d’une grève ? tout, je le revendique, sans concession désormais camarades, nous giterons dans ces monticules amollis que l’on rêve châteaux de sable ce sera rêve général, trêve capitale, il n’y aura qu’un droit et qu’un devoir, jouir alors la main bleue pourra nous vider sans dommage sous le ciel ébahi. 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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