Partager Posté(e) 16 juin 2022 Peu de temps avant l'aube, un chemineau hagard Arpentait le pays sur un sentier blafard Que Lune indigente ne pouvait éclairer En sachant que Soleil préparait son lever. Dans le château voisin messire Boniface Réclamait sa servante afin de restaurer Son grand gosier ouvert sur sa vie de péché, Mais las ! que voulez-vous que cette bonne y fasse ? Le pauvre hère advint après bien des fatigues Devant la forteresse où un vieux pont-levis L'invita à entrer sans souci de l'intrigue Qui l'attendait céans, lui aux frusques salies. Contre toute attente messire Boniface Ouvrit ses bras au gueux à la mine salace Et le serra si fort qu'on eût dit qu'un matin Ces deux se connaissaient tant ils étaient badins. La légende raconte, emportée par le vent, Qu'ils pleurèrent longtemps devant le peuple ému Et que durant dix jours on fêta l'inconnu Dans un faste inouï rapporté par les gens. Rimes suivies, embrassées ou croisées, qu'importe ! Pourvu qu'une muse s'enchante de nos vers, Afin que notre sang y aille dans l'aorte Réconforter l'enfant et le père et la mère. Des recherches poussées n'ont jamais abouti Pour livrer le fin mot de l'étrange récit, Mais moi le troubadour, je répète à l'envi Que le mystère masque un bien malin génie ! 10 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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