Partager Posté(e) 13 juin 2022 (modifié) Il fait chaud, les gens sont chauds, les moteurs brûlent bien des cervelles, c'est l'été dans les maillots -mais porte Maillot c'est pareil- il faut absolument partir en vacances maintenant sinon tu seras pénalisé tu ne danseras plus que sur un pied, comme le héron qui s'était trompé de gare et qui hésitait entre prendre un billet ou jouer les blousons noirs, je me souviens de ce héron en Harley ! Mais ça, c'est une autre histoire ! N'allons pas nous égarer. Dans les hôtels cinq étoiles, quelle pollution, quelle promiscuité ! Il ne faut pas s'y tromper ça fait cher la nuitée ça sent la transpiration, l'essence et le mou comme chez le marchand d'abats de la vieille ville ou chez Jo la frite qui arrondit ses fins de mois avec de l'huile, les odeurs ne trompent pas on sait les rues nauséeuses où les étoiles sont sans pitié elles pointent du doigt les attardés qui ont tant sué toute l'année pour se payer ça Ça fait pas chaud au cœur, moi, j'ai froid. j'aimerais vendre des marrons chauds en plein été, des glaces sur l'Everest, des slips en dentelle dans les couvents ou des ventilos* en plein vent, je ne sais pas, mais dans les ruelles aux odeurs de moisi il faut tuer l'ennui c'est vital comme la carte qui rembourse les maladies et les cures de Vidal J'aimerais appâter le chaland qui passe, proposer à l'ermite un anti-mites, au touriste un sourire moins triste , au chauffard un corbillard ; au baigneur une bouée pour faire surface j'aurais un drôle de bagou à l'accent provençal et on boirait le pastis* avec des glaçons sans jamais qu'il fût question de savoir qui avait payé la dernière tournée, les verres, -toujours pleins de préférence- , seraient descendants de rois de France ; on tirerait les rallonges et on ferait un apéro dînatoire où tu manges pour oublier que tu es en train de boire. J'ai toujours rêvé de tenir un bazar. J'ai fini par me décider, j'ai tout bazardé. Il faut bien dire que j'ai connu le hasard et que j'étais fatiguée sans savoir s'il était tôt ou tard Pour une bouchée de pain (avec de la tapenade*) j'ai fait un deal* avec Balthazar*, il m'a pris la chanson des rois mages, un morceau de pissaladière* et m'a donné en échange une dune dans le désert J'y fais des grillades de sable, c'est trop joli et j'ai la clim'. Il n'y a pas de rue, pas de plan, pas de cohue, pas de temps, on se balade tout nu, je vends du vent. Pour réserver, bien sûr, il faut s'y prendre à l'avance, très longtemps. C'est un endroit, où il y a tout, peu importe lequel et où. Viens plutôt en automne ... (joailes – juin 2022) *ventilos : pardonnez-moi pour l'abréviation, j'ai honte, mais c'était pour la rime ! * pastis : thé méditerranéen * tapenade : confiture d'olives qui donne soif *deal : mot nouveau que n'aurait pas employé un roi mage * Balthazar : celui qui vient sans crier gare, un ami noir * pissaladière : confiture d'oignons qui donne soif Modifié 13 juin 2022 par Joailes 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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