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La cathédrale fabuleuse ou le rêve mystique


Jean Luc

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Ô la cathédrale fabuleuse plongée au cœur de la pénombre ! avec tranquillement son clocher octogonal tout en haut, et puis ses statues en bois des saints dans les niches ornant ses portails. Quand les oiseaux envahissent le soir le décor du fantastique édifice voilà qu'il chante. Ô les enfants qui s'aspergent en riant dans le bassin bleu de cobalt sur la place située juste en face !

Bien au-dessus des chérubins ouvragés, dans la profondeur du premier portail deux pèlerins ont été représentés par un orfèvre en train d'abattre à la hache l'arbre des païens. Des guirlandes de feuilles de chêne et des longues cordes ornées de pommes de pin noircies soutiennent la vision d'ensemble. Des fleurs solides sans parfum envahissent la pierre moussue hantée par les griffons. Sur un bas-relief, la vision d'un saint calice enivre d'extase les douze apôtres, tandis qu'une nef munie d'un gouvernail couleur jaune d'argent découvre un continent peuplé de mécréants, une large croix pattée ornant toujours son pavillon.

Ici un amour fait de pierres impérissables est représenté. À l'intérieur du bel édifice se trouve l'autel de ceux qui "croient". Sculptée sur le médaillon d'un des piliers qui soutient le chapiteau on découvre une scène cocasse... Un bel agneau, la langue raide comme sortie d'un moule, ses yeux bruns, se réchauffe contre le ventre d'un lion pacifique à la crinière ample faite de roses mystiques. Mais ce qu'il y a de plus étonnant encore dans cette insolite représentation, c'est que le fauve ouvre une gueule tellement grande qu'on peut voir à l'intérieur le feuillage d'un délicieux jardin édénique qui suinte la rosée. Car ici c'est un amour fait de pierres impérissables qui est représenté...

Ô les cloches qui sonnent sous la grande rosace inachevée sous l'aurore !

Ô ces cabochons qui se répandent miraculeusement sur le parvis !

Fin de l'enchantement. Quelques gouttes de vie supplémentaires issues de ce rêve l'auraient sauvé. Mais il est trop tard, car l'aurore, comme un fruit mûr, roule en flambant dans le ciel noir. Reste pour un instant encore une brève manifestation passagère de cette nuit qui pâlit, et puis la lumière se pose sur le rebord de la fenêtre de ma chambre tel un oiseau sacré.

 

 

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