Partager Posté(e) 1 septembre 2021 La chambre dix est vide pleine d'entités le papier peint plein de rides ne cesse de s'décoller le palier est désert. Sur un chariot boiteux se pavanent quelques vers d'un poète malheureux ; les tentures affreuses nourries de lumière ont une teinte sulfureuse la mort a ses actionnaires La chambre deux cent quarante est vide aussi des meubles bons pour la brocante se meurent d'ennui dans le parc, des corbeaux rieurs envahissent les ténèbres il pleut dru sur les fleurs aux couleurs funèbres la chambre trente- cinq est occupée elle protège des hivers au squat elle est condamnée demain elle se libère sur les côtés ils ont mis des barrières des engins de chantier les fantômes sont en galère mobiles de crimes, crises de l'immobilier la chambre deux cent trente-neuf vient de s'écrouler il y a des veuves et des veufs qui ont cessé de pleurer On a dit bien fait ils étaient dans la chambre deux leurs pyjamas étaient rayés ils étaient trop affreux et dans la chambre treize les chevaux cheveux au vent prenaient leurs aises du foin entre les dents les numéros ont disparu on a plié les lits de camps demain à l'heure dite, à l'heure convenue, il n'y aura plus la chambre cent. (joailes – septembre 2021) *squat : À la fin du XVIII e siècle, le mot squat désigne aux États-Unis le lieu où le pionnier s'installe sans titre de propriété et sans redevance sur les terres inexploitées de l'Ouest, et to squat devient en 1800 « s'installer sans titre légal sur un terrain inoccupé ». 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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