Partager Posté(e) 25 août 2021 (modifié) La guerre est terminée et le printemps est là. Gardien de la prairie où me portent mes pas, Le cerisier en neige, de sa pâle splendeur, couve rires et jeux de fillettes en fleurs. Ces belles, endimanchées de tabliers crieurs, Par ces vives couleurs s'efforcent d'entrainer, Dans une folle ronde qui vient de se former, Les yeux dont le regard a fait battre leur coeur. Elle s'appelait Françoise, Sylvie ou Aglaé, Dans un coin de mémoire, son prénom est caché. Ce dont je me souviens c'est de ce tablier Et de ses grands yeux bleus où les miens se noyaient. De sa si douce bouche, de sa peau de bébé. De nos chastes caresses dont elle frissonnait. Nous nous disions "je t'aime" car nous ne savions pas Où trouver d'autres mots pour dire nos émois. La guerre était finie, était venu l'été. Aux nouvelles moissons, en gerbes séparées, Nos bouches désunies, nos mains désaccordées, Ne purent plus jamais qu'en rêve communier. Dans la verte prairie où le grand cerisier Apporte chaque année, au printemps retrouvé, La neige de ses fleurs pour appeler l'été, Il m'arrive, la nuit, avec toi de danser. C'était en quarante cinq et nous avions dix ans. D'autres émois sont venus et d'autres amours allés. Mais dans mon souvenir, c'est le plus bel été. La guerre était finie, c'était le temps d'aimer. Modifié 25 août 2021 par Zanoni 11 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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